Secrétariat du Réseau TO

A) Les taches liées à la liste de diffusion-discussion
113 adresses début 21. La tenir à jour demande de temps à autre quelques questions aux intéressé·es. En plus des groupes et praticien·nes présent•es sur le site, elle comprend aussi des personnes qui ne pratiquent plus en ce moment, mais souhaitent rester informées. On peut aussi tenter d’animer cette liste en y postant des textes.

-B) répondre aux mails reçus à l’adresse CONTACT du réseau, liée au site, qui reçoit différentes demandes, (peu) notamment pour nous rejoindre ou demander des renseignements. Il s’agit d’y répondre dans un délai raisonnable. (cette adresse peut être lue par plusieurs personnes).

– C) Les taches liées au secrétariat du site :
Maintenant qu’il est structuré, le travail consiste à l’alimenter et le mettre à jour
A noter : certaines pages bougent souvent, d’autres ne bougent que peu.
a) Les pages qui bougent :
la page « calendrier » elle suppose deux choses : lire les newsletters des groupes qui en envoient, les mails envoyés par les groupes, les retours (suite aux relances faites), et en tirer les dates à annoncer.
la nouvelle page « agenda » Philippe Risler l’a mise au point. Elle se remplit à partir des dates présentes sur le calendrier des groupes.
b) Des pages qui bougent lentement :
la page « groupes du réseau » où les groupes se présentent, avait été mise au point par Fabienne, JF a fait la MAJ en 2020
la page « thèmes et spectacles » elle aussi réalisée par Fabienne. (à compléter )?
les pages des différentes listes :liste des groupes adhérents, des groupes « en lien » des praticien•nes isolé·es…
la CARTE des groupes adhérents (MAJ par jf en 2020, avec un web-développeur)
La liste des membres des groupes
c) Enfin des pages qu’il s’agit de compléter au fur et à mesure:
en y ajoutant des articles parus dans la liste de diffusion-discussion : onglet « réservé aux membres » ; onglet « textes sur le TO » etc….

texte proposé par JF en mars 20, corrigé le 5/1/21, puis le 21/1/21

REJOINDRE LE BUREAU DU RESEAU TO

REJOINDRE LE BUREAU  du réseau TO ?
Nos statuts précisent: au moins 4 membres au bureau, (avec ou sans attribution précise de poste) venant d’au moins 3 groupes adhérents. En 2019: 5 personnes de 3 groupes.
CA NE VEUT PAS FORCEMENT DIRE PRENDRE N et N CHOSES EN CHARGE, on peut répartir le travail en fonction de l’appétence de chacun·e.
Le travail de trésorier·e est défini, il est moins défini pour les autres membres du bureau, à nous de savoir répartir entre nous, et pour cela :
-Etre OK pour se dire sans attendre « OK, ça je le fais » ou « je peux pas le faire »
-Se contacter à chaque fois que nécessaire, donc… regarder son courrier !

DESCRIPTION DES POSTES :
A) Le travail des co-président·es : (souhait de l’AG : 2 personnes)
– Notre représentation officielle, et assumer les (rares) interventions « en tant »que réseau.
– De manière générale : s’intéresser au maintien des liens avec les groupes, les personnes… ( à se répartir avec le bureau)
– Nous représenter officiellement, assumer nos (rares) interventions en tant que réseau.
-Prendre avec le bureau les décisions urgentes que l’AG ne peut pas prendre faute de se rencontrer (Ex : 3 fois nous avons modifié en urgence le lieu ou la date d’une rencontre).
Noémie, co-présidente, était aussi co-animatrice des 2 rencontres annulées de 2020

B) Le travail du ou des trésorièr·es:
-encaisser les cotisations, faire les rappels (et les re-rappels)
-payer les dépenses sur justificatifs (trajet, site, frais généraux)
-préparer le bilan financier. 
-tenir le livre des comptes. Avec peut-être 3 chapitres distincts: 
– les rencontres : frais de voyages et de location de salle
– le site (cliss21, noms de domaine, sa tenue par un web développer)
– les frais « généraux »: papier, encre, timbres, assurances, banques…
Fatima (trésorière) peut continuer, mais souhaite passer le relais, avec un tuilage. « Ce qui est fatigant, ce sont les rappels à faire ».

C) Le travail de secrétariat (on peut le répartir)
Pour les personnes intéressées  lire « annexe concernant le secrétariat ».
– les CR des rencontres. Les résumer, corriger, compléter, à partir des notes prises.
– faire les annonces de la prochaine rencontre
– rappeler les tâches décidées (au cours des rencontres, etc…)
– Rédiger les ACTU du réseau (qui regroupent différentes brèves)
– tenir le SITE à jour
– tenir à jour la LISTE de diffusion/discussion et les autres listes (groupes, praticien·nes)
JF s’occupe jusque là du secrétariat, dont le site, les listes, la lecture de l’adresse contact. « J’aime ça, mais souhaite des coups de main, au moins sous forme d’aide ponctuelle sur des points précis ».

DIVERS A PROPOS DE NOTRE FONCTIONNEMENT

IMPORTANCE DES RAPPELS : Certains groupes diffusent spontanément une newsletter, mais la plupart, non. Alors, par mail, par tél, les (r)appels peuvent concerner les cotisations, mais ils sont aussi l’occasion de rester en lien avec les personnes et les groupes, concernant leur participation (par ex aux ACTU), noter leurs dates, leurs projets, échanger sur leurs problèmes, proposer des connexions, solliciter des articles.

LES RENCONTRES : décidées de 6 mois en 6 mois, préparées à chaque fois par des personnes différentes, souvent un·e membre du bureau et une autre personne.

Texte proposé au bureau par JF (secrétaire) en mars 20, corrigé le 5/1/21, puis le 21/1/21.

Temps de COVID: quel TO ? visio-conf de nov20

Texte issu de la viso-conférence du 13 nov 2020.

Quelques points saillants extraits de ce texte :

A) TOUT N’EST PAS ANNULE !

Certains groupes travaillent, mènent des ateliers, se débrouillent avec les consignes sanitaires, les masques, font de la visio-conf ! Voir m.a.j. Du site: https://www.reseau-to.fr/site/?page_id=3451

B) Rencontre nationale maintenue 11,12,13 déc, et viso conf le 27 novembre

C) JEUX : partageons nos expériences de JEUX EN TEMPS DE COVID !

Ont participé à cette rencontre : Jean-Francois (secrétaire du réseau), Fatima (trésorière du réseau) et Fabienne toutes 2 de naje, Jacqueline et Jean-Mi du Potimarron, Cyprien et Frédérique de l’Attelage, Noémie (co-présidente du réseau) de Ficelle et cie, Nour Jlassi de A l’Affût, Olivier et Claudia de particeparte (Rome), Clémence de l’Ebullition, (Drôme), Stéphane de Top ! Rappel : toutes ces adresses sont sur le site à l’onglet « membres » rubrique LISTES. mdp : 77participants

POINT 1/5 : les nouvelles des groupes

 L’ébullition : (Clémence) Romans sur Isère. 3 salariées. Théâtre-forum et formation professionnelle. Peu de spectacles, on accompagne de la création. Une création en cours, avec personnes en troubles psychiques, a été stoppée par la covid. On ne sait pas si on pourra tenir le projet de « discrimination dans le sport » avec une université en janvier. Mais on maintient une formation en th forum début déc en tant que « formation professionnelle ». Question : Faites-vous des théâtre forum avec masques ? 

Particeparte (Olivier) : On a plus morflé en mars. A Rome, actuellement, nous ne sommes pas enfermés et nous faisons des ateliers avec des activistes le samedi (et un autre atelier). 

On a compris que le virus est lié aussi au changement climatique qui est une racine du mal. En amont le problème est la domination. Nous, notre passion, c’ est le genre. Je travaille avec les hommes violents pédophiles violeurs. Je fais une formation en ligne sur ce travail là. On arrive à plus développer certains jeux, notamment sur la justice réparative. On voudrait que tout notre travail avec les gens ces dernières années soit mis en rapport avec les questions de la planète et de la domination. On a réussi à faire des spectacles, comme on fait beaucoup dehors à distance, on fait sans masques.

On a fait des assemblées théâtrales avec aussi des clowns, on porte le « chapeau virus ».  cliquer pour : petite video dont je vous avait parlé… je sais pas combien ça vous parlera vu que c’est en Italien Olivier». Fabienne fera passer les notes prises sur les jeux d’Oliver.

 Nour de la Cie A l’Affût :

Cie de théâtre créée en 2002. Depuis 7 ou 8 ans, on s’est intéressés au th forum et aux outils d’éduc pop. Je me suis formé à Arc en Ciel Théâtre (Yves Guerre). Nous sommes trois de la compagnie à faire du th forum. On ne fait pas de spectacles, on n’écrit pas. On fait des créations avec des groupes sur des sujets qui les concernent. On n’a donc pas de th forum qui tournent. On se sert aussi d’autres outils tels que les conférences populaires, les porteurs de parole… On accueille des jeunes en service civique (4 ou 5 selon les périodes)… Avec eux, le projet s’intitule « les jeunes font société ». Ce groupe porte le point de vue de la jeunesse et va à la rencontre d’autres jeunes dans des quartiers, ils font du th-forum avec eux pour parler des pb politiques et sociaux. 

L’Attelage (Lorient) :

On travaille avec masques dans nos formations. C’est obligatoire ; On repense nos jeux par rapport aux distances, par ex. « le jeu des trois bombes, qui fait que les gens s’entrechoquent à la fin ! ». 

Clémence (Ebullition) demande comment ils font pour compenser le manque d’expression faciale. 

Réponse : en théâtre images, cela reste compréhensible sans l’expression du bas du visage. Mais notons qu’il faut encore plus porter sa voix avec le masque. Frédérique nous écrira quels jeux elle fait, comment elle adapte…

Nos 2 spectacles : un sur la jeune parentalité, avec le point d’accueil et d’écoute jeunes, et un autre sur les maladies psychiques : ils sont reportés sans date fixe. On a travaillé avec les comédiens, mais c’est reporté… Projets sur le genre notamment au Portugal. 

JF (secrétaire)insiste pour que les gens du réseau envoient des écrits, même brefs, via notre liste qui a 112 abonnés : participants@listes.reseau-to.fr 
Beaucoup travaillent sur le genre.

Noémie de Ficelles et Cie : 

Entre les deux confinements, on avait bien repris, mais là tout recommence à s’annuler sauf quelques dates en « analyse de la pratique professionnelle ». On va aussi essayer de répéter. On a fait des ateliers ou des formations avec des masques et d’autres sans masques, ou avec masques mais en les enlevant quand on est sur scène en image. 

On a travaillé sur les émotions « dans le corps », ou les émotions « au niveau des yeux »… 

Le plus dur comme formateur est de ne pas voir les expressions des gens en face. Donc : il faut formuler plus. 

On fait quasi tous les jeux qu’on fait d’habitude ! Avec plus de gel si on partage des objets. On se paierai les répétitions plus tard.

Fatima de NAJE :

J’ai fait un spectacle avec masque, des répétitions avec masque. On fait nos formations : un stage à Crest (Drôme) avec masques dans la salle et sans masque au dehors, avec du gel… plus et plus plus ! C’est pas simple, ça limite. En ce moment je travaille avec des jeunes de Missions Locales, on est masquées. Ces jeunes ne parlent pas très fort, avec les masques on ne les entend pas bien. On doit redynamiser, reformuler… Pendant le confinement, on travaille aussi dans des lycées agricoles. Ok pour partager csur les jeux : ceux qui restent possible. (Je ne fais plus le jeu de la bombe)

Jacqueline et Jean-Mi du Potimarron : 

On a joué notre « grand » spectacle (6 fois en octobre) sans masque pendant le modèle mais avec masque quand les gens venaient sur scène. Par rapport aux masques : il y a le corps, les yeux, le théâtre images me semble bien adapté. 

Dans un lycée professionnel, on travaille et on doit jouer en décembre. Avec eux, tout le temps avec masque. 
On ne fait pas de formation, mais des ateliers qui aboutissent à des créations. Notre projet de travail en prison a été annulé.

On a aussi fait l’expérience de mener des ateliers de… 2h30 (!!!) On ne le fera plus. On a besoin au minimum d’une journée. 

En 2021, notre nouveau projet devrait démarrer en janvier sur anti-LGBTQI, antisémitisme et racisme. On ne pourra pas « en présentiel ». Je vais inviter les gens en visio pour qu’ils racontent des situations en rapport avec la problématique et en intercalant poèmes et chansons. On récoltera du matériau qu’on pourra mettre en scène en mars. 

Stéphane de Top Théâtre : 

La Cie est toujours en « stand by ». On est trois : Rabah, Marion et moi. On continue à faire de l’analyse de pratique avec des soignants du CHU Lille, des ateliers avec des jeunes en service civique. Deux projets en stand by : un sur le quartier Bois Blanc (ou j’habite avec Marion) à Lille. Je vais faire des interviews en visio pour recueillir des histoires. Un projet avec un centre social du quartier Vauban sur « vie affective et sexuelle ». 

J’ai participé à un projet avec des gens du cirque. Un atelier va se recréer avec les sans papiers du Nord (CSP59). Je suis très impliqué dans ce mouvement. Je prévois aussi (au nom de top ou non ?) de reprendre le spectacle « NAZE » : spectacle en solo, fait à partir d’interviews de jeunes nazis, qui a déjà beaucoup tourné. On travaille avec masque et gel, sauf avec les circassiens… (dur à accepter pour eux).

 POINT N°2 rencontre en Bretagne des 11-13 déc

Est-ce que nous la maintenons ? Le gite est en dortoirs… Aude et le groupe les Sardines, qui nous reçoivent, sont toujours OK ! 
Noémie : le groupe Ficelle maintient d’y être une semaine avant pour une création clown forum sur les conséquences de la crise.

On devra peut-être se limiter à 3 pers/groupe

Noémie : «  il y a 7 chambres  : une single, une avec un lit deux places, trois avec trois ou quatre lits et deux pour un ou deux ».

Noémie envoie un mail disant les conditions d’accueil, qui vient vraiment, qui a besoin de conditions sanitaires particulières, et.. à combien on peut venir. 

Déjà : Stéphane va s’inscrire, Fred et Cyprien de l’Attelage confirment, Ficelle aussi, Jacqueline et Jean-Mi renoncent à venir pour raison de santé.

 POINT N°3/5 : Le tour des indignations et des enthousiasmes 

-Jacqueline raconte une histoire avec un jeune homme emmené dans sa voiture à qui elle demande s’il connait des « histoires avec la police ».  Il ne voulait pas raconter, puis a accepté parce que Jacqueline a parlé du théâtre de l’opprimé… » Il est prêt à rejoindre notre atelier ». JF « bravo, c’est bien « du Jacqueline », elle parle avec tout le monde, elle a fait pareil avec mon voisin l’épicier » !

-Clémence : choquée par la loi qui empêcherait de filmer les policiers. En positif, tribune dans le monde de 2000 universitaires qui défendent les approches intersectionnelles. 

JF : parmi toutes ces terribles violences, (comme ancien instituteur Freinet?) je n’ai pas supporté que 4 enfants de 10 ans (à Albertville) soient arrêtés vers 6h30 lundi matin chez eux, par des policiers armés et cagoulés, pour des propos qu’ils auraient tenu en classe le jour de la rentrée, autour du meurtre du prof d’histoire. Voir mediapart par ce lien https://www.reseau-to.fr/site/wp-content/uploads/2020/11/enfants-de-10-ans.pdf

-Stéphane : la marche des sans papiers à laquelle j’ai participé 9 jours, d’Amiens à Paris. Une aventure humaine incroyable et une vraie mise en place d’une coord’ nationale des sans papiers. Acte 4 le 18 déc pour la journée des migrants. 

Fabienne : à la campagne en ce moment, je vois que …« les chasseurs ont le droit de chasser » !!!! 

Cyprien : on profite du confinement pour se renseigner sur des sujets qu’on travaille peu. On a bossé sur le privilège blanc : « Ouvrir la voix » de Amandine Gay

 POINT N°4/5 : Les mouvements sociaux, qu’avons nous fait en sept-oct ? 

 Jacqueline : lors d’une représentation, Gilles, de Green Peace local vient nous parler de l’action contre l’emprisonnement des militants de Tricastin. Il nous demande de lire un texte mais… manif annulée et les militants ont été très sanctionnés.
JF: je regrette que nous, TO, ne soyons pas actuellement davantage présents dans les mouvements sociaux. (black lives matter, violences policières, sans papiers, licenciements… Un Ex parmi d’autres: la grève des femmes de ménage (toutes africaines) de l’IBIS Batignolles qui dure depuis 15 mois. Pourtant un théâtre forum existe sur cette oppression, créé par Féminisme-Enjeux (qui l’avait joué à Lille lors d’un festival de top). Stéphane enverra des infos, voilà déjà un lien: https://www.mediapart.fr/journal/france/010819/l-hotel-ibis-les-femmes-de-chambre-grevistes-sont-malades-du-travail?onglet=full

Certes Naje a créé et joué « les pangolins » sur la situ actuelle. Mais il y a quelques années, contre la « loi travail » top avait créé et joué 30 ou 50 fois dans la rue une courte scène.(avant cela, Naje avait créé « les impactés » sur la liquidation du service public à France télécom)

 Olivier : On fait par exemple des statues devant le parlement, on invite les personnalités politiques à venir à nos assemblées. On pousse les gens à sortir et à venir s’exprimer avec les corps dans la rue, les parcs, on va dans les manifs, on pense que l’art n’a jamais été aussi important. On fait des assemblées théâtrales 

 Frédérique : A coté de l’Attelage je fais partie d’un groupe non mixte qui fait des collages. Des colleuses ont été agressées à Lyon et Paris. L’idée est de s’entraîner à faire face à ça, peut être avec la technique « le futur qu’on craint » et l’autodéfense… L’idée de faire des images dans l’espace public, comme raconte Olivier m’intéresse beaucoup. 

 Stéphane : à TOP on devrait reprendre le travail avec le CSP 59, un atelier sur les difficultés qu’ils ont pour mobiliser, sur ce qui limite la lutte… Ainsi que Marion, je suis au Syndicat des artistes de la CGT. On va réfléchir à intervenir en théâtre image dans une manif syndicale : en effet, le confinement laisse possible une manif organisée par un syndicat. Ce que je trouve génial c’est porter la « posture du TO » : de ne pas prétendre avoir la réponse, mais poser les questions. 

POINT 5/5  : SUR LES AIDES ;

Noémie (Ficelle) a eu 5000 € de France ACTIVE, Stéphane a des infos sur les aides régionales. (Naje et Les Sardines ont aussi obtenu des aides, non ?)

PROCHAINES REUNIONS

-Olivier souhaite une réunion thématique sur « le genre et le changement climatique ».

-Clémence souhaite un « doc partagé » sur les jeux en période COVID. (depuis : Fabienne, Oliver, L’Attelage ont envoyé des contributions par mail).

DECISION : Une visio-conf sur les jeux et techniques en période COVID aura lieu dans la semaine du 30 nov. framadate de Clémence: https://framadate.org/TttoAqeNrVlO6MPX

Notes de Fabienne relues par Jacqueline. Mise en forme, sous titres, références de JF 06 85 54 99 68. Comme d’habitude ce texte a d’abord été envoyé aux inscrit.es à la viso conf, avant d’être mis sur le site le 19/11/20

voyage dans le réseau: un forum design !

Un voyage dans le réseau TO : Un atelier de « DESIGN FORUM »

Vendredi 18 septembre 2020, le voyage fut assez bref pour moi, car il s’agissait du théâtre forum créé par naje pour la MEL (Métropole Européenne de Lille) donc… dans ma ville ! Fabienne m’avait bien sûr fait inviter à ce qui était lié à l’évènement de l’automne : « Lille, capitale mondiale du design » Rien que ça ! Son commanditaire: SDS, un cabinet de designers bruxellois. www.strategicdesignscenarios.net J’étais intrigué ! Récit :

Deux jours de travail de Fabienne et Farida, avec un groupe de 10 personnes pour préparer ce spectacle. 5 « designers » et 5 « porteurs de projet » sur le thème « ville nourricière, alimentation durable ». Comme d’habitude : ils ont raconté, et elles ont mis en scène plusieurs petites pièces, sur lesquelles on a fait forum. Bien entendu, tout le monde est masqué (j’ai des photos de Fabienne en jokère masquée, super!).

Fabienne présente, puis fait venir tout le monde (tous masqués) sur le plateau, et dans une ambiance bon enfant, propose des jeux : guider son aveugle par le prénom, avec réciproque puis partage des ressentis. Très sympa.

Ensuite, elle nous propose de nous présenter. Quand une des actrices annonce : « chargée alimentation durable pour la métropole lilloise », je glisse « tu vas pouvoir nous parler de la ferme urbaine de St Sauveur ?? »  « euh…, non… »  Petit froid chez les organisateurs, je n’insiste pas.

La friche St Sauveur, en effet, immense, est une ancienne emprise SNCF-FRET en plein centre ville, qui fait l’objet de conflits depuis des années entre : d’une part les associations d’habitants, les environnementalistes, les mouvements de gauche et écolos, des groupes qui en occupent déjà une (petite) partie, et d’autre part la Ville de Lille, qui veut y créer un lieu prestigieux (notamment des immeubles de bureaux, une piscine olympique etc…)
Ambiance lors des dernières municipales !

LES 4 SCENES ET LE FORUM :

Très fluide. Une dizaine d’interventions, dont plusieurs d’un paysan venu du Pas-de-Calais, département voisin.

D’abord « pour se mettre en train » une série de scènes très brèves qui présentent des désaccords dans un couple : du genre aller aider ou pas la paysan de l’AMAP à récolter les carottes ce dimanche matin. Le public choisit d’intervenir sur celle-ci. « qui est d’accord avec lui » ? « qui est d’accord avec elle » ? Fabienne choisit de remplacer les deux acteurs simultanément, par deux personnes du public. J’interviens ensuite, à la place de la femme qui propose d’y aller dimanche. Face à moi, l’acteur est un des designer… un peu cabotin. Je monte sur scène, (les cheveux au vent comme d’habitude). Lui : « rappelle moi le nom de ton coiffeur » Fabienne se prépare à lui taper sur l’épaule pour le faire revenir dans le jeu et dans son personnage, mais je parviens plus ou moins à rattraper sa « sortie de jeu » en intégrant sa remarque dans notre couple : « change pas de sujet, mon chéri, il est pas question de mes cheveux, mais d’aller à la ferme » etc… Rires dans le public.
Une remarque sur les enjeux de la scène : les échanges d’opinion (dans ces couples ou dans la scène 4 autour des jardins partagés) ne semblaient pas avoir de conséquences concrètes qui opprimeraient quelqu’un, et contre lesquelles on pourrait lutter.

Ensuite une scène où un collectif aux multiples projets veut occuper un bâtiment déserté, bien dégradé déjà. Il est estimé à 2,8 millions d’euros. Evidemment, de rencontre en rencontres, ça traîne, et quelques années plus tard, encore bien plus abîmé, il va être acheté pour… 0,3 millions seulement, MAIS par une société d’HLM ! Forum.
Le collectif est reçu par l’administration qui répond systématiquement « montez donc un projet détaillé par écrit, on l’étudiera » (puis demande un autre projet, etc… ) Une intervention originale : le spectateur sur scène rétorque au directeur administratif : « vous voulez acheter ce bâtiment, OK, montez un contre projet détaillé, par écrit, sans tarder, et nous, on le lira avec intérêt » ! Rires et applaudissements !

Une remarque sur les personnages : les collectifs joués dans cette scène (et dans la scène suivante) comportaient 3 ou 4 personnes à peu prés identiques. Une seule personne parlait dans les modèles. Avec plus de temps de travail, on pourrait évidemment préciser des lignes et des compétences différentes pour chacun.

Autre scène : un paysan va perdre son fermage, les terres seraient reprises par le propriétaire (une grosse chaîne d’hypermarchés) pour y produire directement…. du « bio local à grande échelle ! Face à cela un collectif veut maintenir le paysan, l’aider à la conversion bio, et ajouter d’autres projets. Une intervention du paysan du Pas-de-Calais met l’accent sur les accords existants entre ce géant de la grande distribution et la « profession agricole»,  accords qui risquent de souffrir, vu que la « profession » s’oppose à l’expulsion de ce fermier… Une autre intervention veut interpeller les élus de la commune. Synthèse de Fabienne qui souligne le conflit de valeurs : défendre le paysan « conventionnel » mais qui fait partie du pays, et de l’autre côté promouvoir du « bio » adossé à une multinationale !

Une remarque sur l’oppression principale : Parfois elle était peu mise en évidence. J’ai regretté par exemple que le paysan expulsé disparaisse du modèle dès le début de l’histoire. Quels étaient ses rapports avec ce « collectif » ? L’acteur a eu, je pense, une bonne réaction spontanée, quand à la fin il a fait resurgir son personnage depuis les coulisses en criant « et moi ? Je deviens quoi » ? mais ça n’a pas eu de suite.

La dernière scène porte sur les jardins urbains partagés. Les jardiniers sont aux prises avec le scepticisme des passants, voire leur mépris. Dans une des interventions, uen spectatrice rétorque : « vous dîtes que c’est idiot de planter des poireaux sur les trottoirs, et vous ajoutez « pourquoi pas sur les rues pendant que vous y êtes ? » Moi je vous réponds : « Vous, vous le savez que les bagnoles c’est bientôt fini ? Alors on va en effet pouvoir récupérer une grande partie de la surface des rues pour les transformer en jardins » ! rires.

Fabienne clôt et organise un retour (chacun un mot) sur ce qu’on vient de vivre. Moi, Je pense qu’elles s’en sont bien sorti, et je leur dis mon bravo.

Mes remarques sur le projet lui -même

L’invitation reçue des organisateurs (à la demande de Fabienne) était alléchante : Atelier de Design Forum 

Le design dans la ville collaborative, mis en scène par des récits, des témoignages, des histoires (…) emprunte les formes (…) du théâtre forum (…) pour mieux raconter la valeur de ce design qui écoute les gens, collecte des témoignages, requestionne la demande, met les idées en récits, communique les solutions à travers des histoires (…) spectacle expérimental de Design Forum : plusieurs acteurs de la transition alimentaire partageront leurs récits sur l’agriculture urbaine et l’alimentation durable, exploreront les enjeux, les synergies mais aussi les divergences entre leurs projets et inviteront les spectateurs à « faire forum »(…) Votre présence en tant qu’acteur.trice partie prenante des questions d’agriculture urbaine et d’alimentation durable sur le territoire est très importante.

Pourtant, dès mon arrivée, une surprise… de taille :

dans la salle de 24 spectateurs, (covid oblige), je ne reconnais AUCUNE personne ! Je suis lillois depuis 20 ans, administrateur pendant plus de 10 ans de la MRES (Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités, qui est forte de 117 assos (dont TOP-Théâtre de l’Opprimé) et surtout de nombreuses assos environnementalistes… et je ne vois aucune personne des mouvements locaux ! Sur scène, outre les designers, sur les 5 « porteurs de projet » seul UN gars d’une asso para-municipale de jardins d’insertion, aucune autre personne du mouvement associatif local (aucune non plus dans la salle) les 4 autres sont des institutionnels de la Métropole.

Je tombe le lendemain sur 2 pages dans Télérama, sur Lille, les designers, le design, (qui en anglais semble être entendu au sens de « dessein » « projet » et pas d’objet dessiné ou de tableau)… Ces designers seraient là pour aider à ce que les élus et l’administration écoutent les « gens » et que ceux-ci développent des « projets » puis pour vérifier que ce qui est mis en place ensuite correspond aux projets énoncés !!! (à lire, ça semble très louable ! Mais ils ont pas inventé l’idée non plus…)

Je comprends les doutes de Fabienne, mais bravo quand même ! Je sais que vous avez travaillé bien tard la veille, au lieu de venir manger et dormir chez moi comme c’était prévu, et passé le reste de la nuit sur place dans des canapés… Quelle énergie ! Résultat :la séance se tenait tout à fait bien, (j’ai trouvé), malgré la commande et son contexte discutable. Bien sûr, vu le public et les participants, on peut avoir des doutes sur l’impact du TO sur l’agriculture urbaine et durable à Lille.

Quelques autres remarques sur le déroulement de la séance et les scènes.

En précisant que je n’aurais pas aimé être à la place de Fabienne ou de Farida dans ces conditions, entre ami.es du TO, je vous partage quelques remarques «techniques TO ».

En deux jours, il faut d’abord recueillir les récits ! Ensuite, c’est difficile de trouver le temps de faire émerger les enjeux, les volontés, se mettre d’accord sur l’oppression réellement vécue, sur nos buts, et s’entrainer à jouer les conséquences des propositions, et aussi approfondir les personnages ! (voir mes remarques amicales dans le corps du récit, ci-dessus).

Le jokage : Fabienne me semblait tranquille, son explication du forum était on ne peut plus brève (je crois qu’elle a battu des records de durée, là ! ) : « vous êtes plutôt d’accord avec qui ? Elle ? Lui ? Alors, venez le ou la remplacer, pour que ça se passe mieux ».

Sur le premier remplacement, où deux spectateurs sont venus remplacer simultanément : celui qui ne voulait pas aider à la récolte de carottes, et celle qui voulait y aller, il me semble (ce n’est que mon avis) que les faire venir l’un aprés l’autre aurait mieux permis de « monter une gamme » d’arguments ?

Jouer les conséquences des propositions : il est évident qu’en deux jours, les participants n’y étaient pas prés. Parfois je m’attendais à ce que ça « clashe » ou que le ton monte. Comment faire ? La jokère ne peut évidemment pas jouer à la place des acteurs oppresseurs. Je me dis aprés coup, que la présence sur scène de l’autre animatrice (ici Farida) pourrait parfois soutenir l’acteur oppresseur et l’aider à « monter » un peu ?

Amicalement, JF Martel le 12 octobre 2020. Ce texte a été soumis à Fabienne et Farida le 4 oct, pour échanges et accord de publication, comme le prévoit la charte de notre liste de discussion qui précise notamment « ne pas parler du travail d’une personne avant d’avoir, au minimum, échangé avec elle » Vos remarques et questions sont les bienvenues. Nous joindre : jf.martel@orange.fr, farida.aouissi@gmail.com, fabienne.brugel@orange.fr

Et Toc ! Forum sexisme (public)

Théâtre Forum «LA MAIN AUX FESSES» du groupe Et Toc! toctoctoc@riseup.net

1ère du BARATHON, NOTRE TOURNÉE DANS LES BARS.et… DERNIER THÉÂTRE FORUM AVANT CONFINEMENT !
par JF Martel jf.martel@orange.fr

Me voilà ce samedi 14 mars 2020 vers 13h, dans la salle d’attente de la petite gare d’Eymoutiers. Anecdote sur notre admirable service public: je suis à une heure de Limoges où je n’avais eu que 3 mn pour changer de train… juste juste ! Mais l’adorable contrôleur du train précédent avait demandé par téléphone à un de ses collègues de Limoges de m’accompagner, de porter ma valise, et de retarder le départ de ma correspondance d’une min ou deux !… Nostalgie de l’époque où pouvait toujours « s’arranger avec le contrôleur ».

Chloë m’y retrouve avec sa petite Aïda, 4 ans ½ qui, comme ma petite fille Ariane, a la langue bien pendue ! Mais les consignes actuelles sont de ne pas s’approcher des enfants, redoutables porteurs sains, zélés propagateurs du virus. Chloë m’invite à manger chez elle, nous sommes rejoints par Marion et Marco. Gestes barrières, ni bises bien sûr, ni mains serrées ! Nous partons ensuite retrouver le reste de l’équipe sur le plateau des 1000 vaches.

Royère de Vassivière, bar l’atelier : « Ce soir, je limite à 90 personnes » dit le barman à Manou, notre jokère. Ce sont les consignes en application jusque là. Ambiance très sympa dans ce bar sans télé, ni musique assourdissante, avec des tracts ici et là, un magasin de fringues et produits locaux, des salles à l’étage pour les associations du coin, une petite scène avec lumières, ( 20 cm de haut, 4m sur 4m) utilisée souvent pour des orchestres.
Toute l’équipe se colle tranquillement à l’installation de tentures, la préparation du fond, du décor, des projos, tout est spontané.

ORIGINES DE LA SCENE ET DU GROUPE :

Ils se sont formés au cours d’un stage animé par Aude, voilà moins de deux ans, sont venus à la 12ème rencontre du Réseau TO. Marco et Marion ont suivi un stage « techniques introspectives » de Naje, le groupe a aussi travaillé avec Noémie et Annabelle (Ficelle), Briag a vu le TF de Marilableu à Toulouse, d’autres celui sur le SIDA de Naje : Ils sont tous passionnés !

La scène actuelle vient de ce premier stage. Elle a donc survécu au stage, et a déjà été jouée et retravaillée. Le projet actuel : une tournée dans les bars, le BARATHON.

Tou.te.s sont bénévoles, dont deux intermittents. La veille au soir en réunion, ils ont encore constaté la difficulté de trouver des dates communes entre eux… D’ailleurs dans la distribution (jokère + 5 comédien.nes + 1 TK) il y a 2 comédiennes à remplacer aujourd’hui.

PREPARATION AU JOKAGE :
Manou me demande de la soutenir si besoin, depuis la salle.

Une actrice m’avait même demandé au téléphone d’ « être joker adjoint dans le public ». Oh là là ! Concrètement Manou souhaite simplement pouvoir m’interpeller si elle se sent débordée par des échanges sauvages depuis la salle. Je lui dis qu’elle n’aura probablement pas besoin de moi, mais que si ça arrivait je pourrais simplement dire : «euh… je crois que nous devrions tous arrêter de parler et plutôt aller faire en montant sur scène ! » Surtout, je dirais nous et pas vous. « OK » !

« ET SI CERTAINS DANS LA SALLE, PRENNENT LE PARTI DU L’OPPRESSEUR » ?.
Ce midi c’était la question, pas venue par hasard : l’histoire mise en scène vient précisément du bar où ils vont jouer ! La serveuse qui a apporté l’histoire sera elle-même dans la salle, et… peut-être quelques machos seront-ils là, eux aussi ?

ECHAUFFEMENT DE L’EQUIPE
Nous montons dans une des salles, Manou anime. Tout le monde, concentré et disponible, s’amuse. Personne n’imagine regarder son tél portable !

Le samouraï est une variante du jeu de Boal : « l’épée de bois parisienne ». Un personne face au groupe avec une grande épée imaginaire, coupe les têtes, ou les pieds, ou coupe en deux le reste du groupe, qui est en ligne face à lui, s’ils n’évitent pas la lame ! On se remplace.

La marmelade : (euh ???) Finalement, je me souviens avoir vu Fatima (Naje) animer ce jeu au cours d’une rencontre du Réseau : Tous en cercle, une personne au centre, celle-ci désigne du doigt quelqu’un, en disant, par exemple « marmelade ! » la personne doit gigoter comme une marmelade, et ses deux voisins doivent immédiatement faire l’image de la marmite à marmelade… « Lapin ! », le désigné fait dents et des pattes de lapin, les voisins doivent faire les oreilles, « avion ! », etc… On propose aussi des mots nouveaux, mais attention : les premiers gestes créés doivent ensuite rester les mêmes quand on les répète.
Occuper l’espace (espace que Manou rétricit progressivement, car on n’aura que 4x4m)

Marchez et une phrase du texte doit surgir, puis une autre, mais par une seule personne à la fois…»

Puis sur l’estrade : deux filages que Manou stoppe souvent, pour régler une image ou une scène.

LE SPECTACLE

La jokère explique le forum, puis propose un échauffement idéologique. Mais d’abord, pour briser la glace, « dites à vos voisins ce que vous avez mangé ce midi ». Ensuite, elle pose des questions sur les violences faites aux femmes : si tu penses OUI tu te lèves, tu penses NON tu t’assois. Elle propose beaucoup de poucentages de victimes, de témoins. Manou tient son cahier aide-mémoire à la main et se justifie simplement : « j’ai peur d’en oublier ! » La sincérité de son ton fait passer le côté formel du cahier. Elle termine par des brèves infos sur Boal, le TO, et le forum. Pour « STOP » ou « GO » Manou utilise deux petits disques épais, en métal, reliés par un fil, pour faire « kling » (D’autres jokers « clapent » dans leurs mains).

LE MODELE

L’histoire est simple, avec une mise en scénario que je trouve très claire, un texte minimal.
Scène 1 : Soirée au bar, on danse, deux hommes rentrent un peu bourrés, l’un regarde ostensiblement les fesses des filles, et finit par mettre la main aux fesses de la serveuse… Elle se retourne, se fige, réagit. Le copain du gars l’entraîne plus loin, on danse. Les autres consommateurs ne réagissent pas.

Scène 2 : Le lendemain, l’opprimée est au bar, un couple s’installe, le gars commande pour deux sans demander son avis à la femme. Le harceleur d’hier soir entre avec un panier en osier, plein de cadeaux pour la serveuse, « ce sont mes excuses ». Celle-ci remet rageusement les cadeaux dans le panier, en disant « bon, c’est pas grave », met le panier sous le bar, et s’avance face public.
En image : « pourquoi j’ai dit « c’est pas grave » ? FIN DU MODELE.

LE FORUM

Manou : « La situation jouée est réelle, vécue. Je suis votre jokère. Nous avons l’opportunité de penser, de tester, d’expérimenter ce qu’on aurait voulu faire, ou même ce qu’on ne ferait jamais dans la réalité, au théâtre… on peut ! Pour cela : soit venir sur scène, soit penser depuis sa chaise »
On rejoue la scène 1, et… kling ! Manou demande : « Vous avez vu quoi » ? « De l’indifférence » ! « Qui est opprimée » ? « Caro, la serveuse ».
«Caro, OK, on est donc d’accord. On peut aussi remplacer les autres personnages qui auraient pu aider. Vous me faites signe, je stoppe l’image avec mon kling, et vous venez sur scène. On ne remplace pas l’oppresseur, ce serait magique. Si vous voulez jouer la violence :faites-le au ralenti » ! Manou fait une démonstration avec l’acteur le plus grand, qu’elle pousse lentement et qui… valdingue quand même. Tout le monde rit. On y va ! 6 personnes du public interviendront, certaines 2 fois. 10 interventions au total, notamment :

-2 auto-remplacements où l’opprimée joue ce qui lui est demandé par la salle.
-4 premières interventions qui sont le fait… d’hommes ! Manou le fait remarquer.
-Des interventions sur l’alcoolisation plutôt que le sexisme.
-Une intervention contre l’homme qui décide de la consommation de sa compagne.
-Des interventions pour décider ensemble des règles de respect et les faire appliquer.
-2 interventions de la femme à l’origine de la scène, elle-même serveuse dans ce lieu.

Bravo quand les acteurs ont eu l’occasion d’improviser ! Marco : une bise « volée » au lieu d’une main aux fesses, Briag ingénu face à sa compagne remplacée, Eric qui milite pour le respect, etc…

A PROPOS DES PERSONNAGES

– Le gars harceleur était accompagné d’un ami. Après la main aux fesses, cet ami le détourne de sa victime en l’emmenant danser. Il s’agissait d’un changement de distribution. Jusque là, l’oppresseur arrivait accompagné d’une femme, mais l’actrice n’était pas disponible hier.
Discussion : Est-ce que ça change quelque chose ?.. A noter en tout cas que personne n’est venu sur scène hier soir tenter quelque chose face à ce personnage.

Les indifférents : une femme continue à danser, un gars fait ses mots croisés au bar. La salle crie « il faudrait qu’ils réagissent ». La jokère annonce qu’on peut les remplacer.Nous discutons : dans le réseau TO certains jokers préfèrent en faire des alliés potentiels « neutres » à remplacer. D’autres favorisent que ces alliés potentiels soient eux-mêmes interpellés par la spec-actrice qui remplace l’opprimée. Je suggère que s’ils avaient une petite volonté visible, même très petite, même du genre « pensée à voix haute », on pourrait plus légitimement les remplacer « en accord avec leur volonté ».

LES REMPLACEMENTS, ET LES OPPRESSIONS PRESENTES DANS LE SCENARIO

LE NON CONSENTEMENT :

Outre la main aux fesses et ses suites (dont le panier-excuses) le public a bien repéré le gars qui commande (des boissons) pour deux, sans consulter sa compagne (rires pendant le modèle). Un remplacement sur scène a provoqué une intéressante discussion où le gars répondait « mais, moi je sais bien ce que tu aimes ! Je sais que tu aimes ça, non ? » etc… Manou avait alors très justement fait remarquer à la salle que ce dialogue pouvait se transposer… à propos des relations sexuelles !
Je pense à la scène sur le SIDA de Naje, qui fait le parallèle entre « moto sans casque » et « pénétration sans préservatif» scène où tous les termes étaient ambigus. Je soumets donc cette idée : modifier un peu le texte du modèle pour accentuer l’ambiguité, et peut-être essayer une fois de mettre cette scène sur le consentement, AVANT la scène de la main aux fesses ?

L’ALCOOL :

Les premières interventions ont consisté à ne pas laisser entrer le gars bourré, ou à ne pas le servir ! (ce qui est d’ailleurs la loi en France). Mais… l’équipe souligne qu’elle voulait parler de sexisme et pas précisément d’alcoolisme. L’alcool était d’autant plus présent dans cette séance, que DEUX gars rentraient (et pas un homme et une femme) et que les deux hommes étaient bourrés.
Idée : Et si on tentait une fois une variation ? Une « main aux fesses » sans que l’oppresseur soit sous alcool ? Après tout, l’alcoolisme n’est pas le seul moteur de l’agression sexiste !

LES REMPLACEMENTS DE L’OPPRIMEE PAR UN HOMME :

Le sujet est controversé, et les attitudes des jokers diffèrent d’un groupe TO à l’autre. Certains demandent à l’homme qui veut remplacer l’opprimée « joues-tu en tant qu’homme ou joues-tu une femme ? ». D’autres l’interdisent. Il me semble que l’important est de s’interroger : dans quelle mesure peut-on venir jouer sur scène une personne dont on ne partage pas la condition ?

Manou a fait remarquer à la salle que les premières interventions avaient été le fait d’hommes. La remarque est utile, car implicitement, certains pourraient se dire que la solution serait que les hommes viennent « libérer » les femmes opprimées?

Exemple de remplacement : la serveuse opprimée est remplacée par un homme barbu, en pull et jeans… « kling » Main aux fesses et réaction. Délicat pour l’oppresseur de lui dire « t’as vu quelle tenue provocante tu portes ? » Il faudrait à tous un sacré effort d’imagination pour y croire !

DEUX ACTEURS S’AUTO-REMPLACENT :
Le public : « il faudrait d’abord se mettre d’accord, dans ce bar, sur les règles de respect à énoncer et à faire appliquer ». Personne ne venant sur scène, la jokère demande aux acteurs de jouer cet accord préalable. Il n’y a pas d’opposant, et voilà le gars aux mots croisés, jusque là indifférent, en discussion avec l’opprimée. C’est passionnant, et il argumente très clairement pour plus de respect, etc… L’accord est donc joué et aboutit avec succès, mais il est joué entre acteurs, sans l’intervention d’un spectateur sur scène.
Remarquons que dans ce cas, c’est aux acteurs qu’incombe, avec les conseils reçus et leur savoir faire d’acteur, d’arriver ou pas à une solution.

Le public donne des conseils, mais ne s’entraîne plus à lutter.

Je repense à l’étape qui a précédé la naissance du théâtre forum. Boal et son équipe jouaient alors dans des villages, puis Boal demandait au public «que devrait faire l’opprimée ?» L’audience donnait des conseils de comportement, que l’actrice essayait alors de jouer. Et vint l’anecdote fondatrice du théâtre forum : ce jour là, le public n’était jamais satisfait de ce que l’actrice tentait, et une dame conspuait l’actrice : « ah si c’était moi, on verrait ça ! » si bien que Boal, tout à coup, la prit au mot et l’invita à jouer l’épouse sur scène ! (cf le début du livre de Naje https://www.reseau-to.fr/site/?p=2128)

Hier soir, au contraire, un accord (c’était la consigne donnée aux acteurs) avait bien été joué entre les consommateurs et la serveuse, et la solution, affichée, avait été approuvée par la salle. Le problème était-il résolu pour autant ? N’était-ce pas un peu « magique » ?
Il Restait à chercher comment obtenir cet accord entre consommateurs et personnel. Cela pouvait d’ailleurs faire l’objet d’une question à la salle « voilà notre image idéale, comment l’atteindre » ? (Ou même, devenir un forum à part entière).

LES REMPLACEMENTS PAR L’OPPRIMEE ELLE-MEME :
Pas par l’actrice, mais par la femme à qui c’était réellement arrivé.
elle est venue deux fois sur scène.

-Une fois elle a juste affiché au mur, avec un grand aplomb, un tableau avec les règles de respect.

-L’autre fois, elle a hurlé STOOOP ! dès que la main l’a touchée, elle a même dit éteindre la musique sur laquelle tous dansaient… Stupeur… et gros applaudissements spontanés.
Mais Anne nous raconte qu’après le spectacle, plusieurs personnes lui ont dit « …OK, super, mais moi, je n’oserais jamais faire ça » !

Nous discutons : avec une opprimée sûre d’elle, d’où semble émaner une grande autorité, ne laissons pas les autres se renvoyer à leur propre faiblesse et même se dire « c’est ma faute, je ne me suis pas défendue ». Mais que faire ? On se dit que l’important serait de questionner : et la salle et la spec-actrice « pensez vous que ce serait possible ? L’avez-vous déjà tenté ? Le feriez-vous dans la réalité ? » Mais ans oublier que le forum est là aussi pour qu’on puisse tenter ce qu’on n’oserait pas, ou qu’on pense qu’on ne pourrait pas faire dans la vie.

C’est d’autant plus vrai, que cette femme n’avait justement pas su quoi faire quand ça lui était réellement arrivé… d’où ce forum !

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Voilà. On se fait des bises de loin. Briag me ramène à la gare, au pied du plateau des 1000 vaches. Les autres rangent. Je suis vraiment ravi d’être venu. Merci à toutes et tous de votre accueil, c’était sympa et chaleureux !

Les trains sont quasi vides, les « distances sociales » sont respectées, j’arrive chez moi un peu avant minuit, le confinement ne commence officiellement que dans 36 heures…

Corrigé après relectures de Manou, Léa, et d’autres de Et Toc ! Le 31/03/2020

on en est à deux semaines de confinement, mais j’ai l’impression d’une décennie depuis ce 14 mars !

Amicalement JF Martel

25 ans de Théâtre de l’opprimé avec Jana Sanskriti (Inde)

Par JF Martel.

J’ai écrit ce texte à la demande des amis sociologues Sophie et Clément, qui ont suivi les premières réunions de notre réseau, pour une publication à venir dans la revue « THAETRE. J’y raconte, chapitre par chapitre, le premier stage TO en Inde (1991) leurs différentes venues en France, nos échanges de stages et de compétences, leur pratique du forum dans des villages indiens, leur travail en interne pour leurs formations (notamment aux techniques introspectives) . 12 pages en pdf. Vos remarques et questions sont les bienvenues !

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rencontre 13, partie 2: techniques d’IMAGES, JOKER, jeux, ex, chant.

13ème rencontre du Réseau TO 9,10,11 nov 2019. Partie 2 :
technique d’image, entrainement au jokage, jeux, exercices, chant.

ENTRAINEMENT AU FORUM AVEC UNE IMAGE PROJETEE par Nicole et JF

Nous avons déjà travaillé les Images projetées, dans une précédente rencontre.

Ces images, mal nommées selon JF, devraient plutôt s’appeler « images à projections » car il s’agit de proposer des images à un groupe, pour que chacun puisse y projeter les situations et les oppressions qu’il connait.

Pour mémoire, les Images Projetées (IP) les plus connues:

-La marche à 4 et celui (ou celle) qui voulait danser,

-l’image « suisse » deux personnes assises côte à côte montrent du doigt une personne au sol à côté d’une chaise renversée

-« c’est trop tard » où, sur 3 chasse alignées, 3 personnes répondent à tour de rôle « c’est trop tard » à une personne qui court les voir successivement.

-les obstacles qui grandissent.

– l’invasion du territoire: 4 chaises alignées, un femme assise un bout, un homme vient s’asseoir… juste à côté d’elle

Nicole nous avait aussi montré : « main droite, pas main gauche »

Naje utilise souvent: « la femme battue »

Bastien nous avait montré « la poignée de main ».

PROPOSITION: utiliser une Image Projetée en remplaçant l’oppresseur,
pour s’entraîner au forum,

pour aider l’opprimé à mettre en scène sa proposition

avant d’en jouer les conséquences.

Scène muette. (j’ai gardé les noms des acteurs) Récit:

Fatima accompagne Thaïs, la confie à Fabienne qui l’emmène à un parcours d’obstacles. Elle l’invite à faire pareil qu’elle : enjamber une chaise qui est au sol, puis grimper sur une chaise, en sauter, applaudissements. depuis le début, Stéphane, en retrait, observe et prend des notes. Le troisième obstacle est infranchissable: deux (ou 3) chaises empilées l’une sur l’autre. Mais cette fois Fabienne jette un coup d’oeil à Stéphane, serre la main de Thaïs, lui montre l’obstacle, mais la laisse seule.

On va commencer par remplacer l’opprimée. Mais qui est-ce ? Pour des élèves, c’est souvent Thaïs, pour des travailleurs sociaux ou des formateurs, c’est parfois Fabienne…

On peut aussi utiliser cette image dans sa version de base: avec seulement un opprimé (Thaïs) et un oppresseur (Fabienne) puis ajouter (ou pas) Stéphane qui observe, ajouter (ou pas) Fatima qui accompagne.

Quelques interventions comme opprimée :

-proposer à Fabienne de monter aussi sur la chaise.

-Solliciter Fatima qui vient en soutien, au risque que Fabienne la mette à la porte.

-Modifier l’obstacle infranchissable,

-Détruire l’obstacle pour passer,
-Passer sous l’obstacle plutôt que par dessus !

Nous avons toutes ces propositions en remplacement de Thaïs comme opprimée.

On remplacer maintenant l’oppresseur pour mettre en scène les propositions, ddes spec-acteurs, et développer l’ascèse et le loch ness de l’oppresseur.

On demande à celle ou celui qui a joué l’opprimée de rester en scène avec sa proposition, on s’entraîne face à lui, comme si c’était un spec-acteur.

Les idées pour trouver des moyens d’oppression ne nous manquent pas ! La question reste de savoir lesquelles favorisent l’expérimentation du spec-acteur:

ON ESSAIE DONC, L’UN.E APRES L’AUTRE (et on en discute à chaque fois)

-Infantiliser l’opprimée (comportement fréquent dans les oppressions).

-Evincer Fatima (soutien possible) isoler l’opprimée, diviser pour mieux régner.

-Faire au contraire de Fatima un soutien pesant, dont il va être ensuite difficile de s’émanciper.

-A la place de Fabienne comme oppresseure principale, avoir l’air d’aller très mal, puis …accuser l’opprimée de l’avoir fait craquer. On n’ose plus contrer l’oppresseur de peur de le briser ! Résultat: il n’y a plus d’épreuve… mais quel en était l’enjeu ?

-Décrédibiliser l’opprimée dès le premier obstacle, lui faire perdre toute confiance

-Se moquer de l’opprimée qui a certes passé tous les obstacles, mais qui a une tenue « ridicule », et surtout qui « manque de grâce »… »pour une femme « ! (sexisme)

-Faire en sorte que l’opprimée ne comprenne pas pourquoi «sa performance ne vaut rien » ne pas valider, mais sans rien justifier.

-Humilier aussi Fabienne en rendant son rôle inutile.

-Refuser Thaïs dès le début, en lui enlevant les lacets de ses chaussures » non conformes »

A quoi ça nous fait penser ? :

A une épreuve (artistique, examen, pôle emploi…), un jugement, ou une démarche administrative (titre de séjour par exemple).

-On peut aussi voir Fabienne comme opprimée, Thaïs comme victime, et Stéphane comme oppresseur dans un milieu de travail social : les travailleurs sociaux essaient d’aider les gens, et sont face à la hiérarchie et à des urgences qui mettent la pression.

-Au lycée, obliger des jeunes à choisir leur orientation en fonction des bassins d’emploi et ne pas leur laisser le choix,

-En milieu médicosocial refus de prendre en compte le handicap.

En général, avec un groupe, on utilise d’abord l’image muette, comme aujourd’hui, puis on accueille une (puis des) projection(s) dans un milieu précis et là, la parole est autorisée, et les acteurs s’adaptent à la situation qui concerne le groupe.

notes de Camille ou Anne, revues par JF.

REFLEXION SUR LE OU LA JOKE.R. E par Aude + intervention de JF

Bien sûr, cetr apprentissage ne peut se passer de l’expérimentation, de la pratique !

Quelques notions qui nous semblent importantes :

Comme joker-jokère, quelques besoins :

– Combattre le sentiment d’impuissance du joker, (faut-il être très savant?)

– Avoir des outils pour savoir rebondir et faire les synthèses.

-…./….

-…/….

Propositions pour faire nos synthèses (après chaque intervention, et plus globalement)

– Savoir quels éléments « d’analyse statistique » sont utiles (le public, les intervenants: hommes / femmes / enfants)

– Quels éléments esthétiques prendre en compte ? (les images parfois fixées, gelées, l’occupation de l’espace, les déplacements, les positionnements des personnages)

– Quels éléments thématiques ? (quels types de stratégies sont utilisés, quels arguments, quelles actions)

– Quels processus à l’oeuvre au cours de la séance: les dernières propositions se nourrissent-elles des premières? Qu’est-ce qui se répète, est nouveau ?

– A quel aspect particulier du modèle, de l’oppression, le public s’est-il attaqué ?

Les 3 regards principaux du joker

– S’occuper de son public, rester toujours en relation avec la salle.

– Prendre soin de la personne qui intervient (avant, pendant, après)

– et enfin: son équipe, on s’en occupe surtout avant et après le spectacle, mais…ne pas l’oublier pendant, faire confiance, ne pas brusquer.

Une technique: « STOP, arrêt sur image » peut permettre au joker de questionner la salle. De laisser voir une situation particulière. La salle est capable d’intelligence collective.

La posture plus encore que la technique :

– Comment rester sympa avec le public, quand il y a des propositions oppressives ?

= être clair sur où et à qui va notre solidarité. Mais: si le ou la jokère juge elle-même, elle a alors une position « surplombante » : il vaut mieux que les personnages, quelquefois l’opprimé.e, se confrontent, eux, à la personne qui intervient.

– Ne pas oublier de questionner la salle.

– Que peut faire le joker pour aider son équipe à montrer les conséquences d’une proposition ? Y compris les propositions violentes ?

= proposer différentes TK d’images, proposer des « sauts dans le temps » ou dans l’espace.

Aide mémoire de Aude (positif) qui s’adresse au joker :
BUSSAV
= Bienveillance / Unité / Sérénité / Sourire / Accompagner / Vocabulaire.


Aide mémoire de JF (choses à éviter)
pour le joker et surtout les acteurs : BRIMES = Bétonner, Rond (tourner en rond), Invasion (de la scène, par monologue, aisance corporelle…) Magie, (changer la volonté du personnage, ou en faire un zorro) Ecole (faire un cours au spectateur) S comme

Aude propose un exercice d’entraînement,

« que ferais-tu, comme joker.e si tu entendais cela » ?

Celles et ceux qui ont une idée, comme joker.e, viennent en ligne sur scène, et très rapidement chacun.e « balance » sa réponse, ou son attitude.

Intérêt: cela va très vite, on laisse les idées spontanées surgir (ici,c’est sans risque !)

Limite: certains jokers ont besoin de l’opprimé.e sur scène pour répondre (elle n’y est pas dans cet exercice).

D’autres exercices existent, et certains groupes du Réseau TO mènent des stages « joker » de 2 à 5 jours.

Résumé par jf d’après souvenirs et notes prises par Aude ou Camille

JEUX EXERCICES, CHANT.

1) Le voyage imaginaire
2) les questions (ou réponses?) différées
3) le massage du boulanger
4) le mur

5) chant « l’âge d’or »


LE VOYAGE IMAGINAIRE
Proposé en nov 19, au cours de la 13 ème rencontre du Réseau TO, par Nicole Charpail : missgriffassociation@hotmail.com

La base du jeu : Par 2, une personne voit, l’autre a les yeux fermés. Toute parole est interdite.
1/ La personne qui voit imagine un lieu qu’elle veut visiter et une aventure éventuellement associée (exemple : aller sur mars poursuivi par les flics).
2/ Elle va y emmener son partenaire aveugle en essayant de lui communiquer tout ce qui arrive (par le toucher, les bruits, des actions, des émotions, la manipulation d’objets, Etc.) – (Rien n’est interdit sauf la parole verbale). Pendant 10 mn au moins à travers l’espace.
3/ À un moment donné du jeu, le joker doit indiquer que le voyage va devoir bientôt se terminer, les couples sont invités à se poser quelque part en fin de leur voyage. Chacun pourra alors raconter à l’autre ce qu’il a vécu, il y aura donc deux récits (c’est mieux de commencer par le récit de l’aveugle).
Note : Relativement à cette base, on insistera sur le fait que l’aveugle est seulement aveugle mais pas dépourvu de liberté d’agir, proposer, refuser.

La variante qui a été ici proposée :

Les deux partenaires (et non pas seulement le voyant) décident chacun du voyage qu’ils veulent faire avant de partir « ensemble ». Ils ne communiquent pas, donc a priori chacun sera « dans son monde » bien qu’avec l’autre pour vivre ce voyage.

(On peut rajouter des consignes supplémentaires et variantes, suivant les groupes, les raisons de faire le jeu, la sensibilité des personnes, leur état de confiance, leur expérience du jeu théâtral, Etc. Par exemple insister sur l’invention aussi de personnages (ici je serai un enfant, ou un prof, un parent, une personne handicapée, ou un guide de haute montagne, un travailleur social, …), l’invention de volontés précises (je veux ceci et cela, j’attends ceci et cela de l’autre).

On peut aussi travailler sur des thèmes précis relationnels, voire des oppressions relationnelles, mais cela avec un groupe aguerri et en parfaite confiance.)

4/ Retour de tout le groupe. L’intérêt du jeu est évidemment qu’on s’y trouve ici « Personne », « Acteur » et « Personnage » en même temps. En toute fin de jeu, les retours de tout le groupe sont donc très importants. Sur les plans qu’on choisira d’aborder.

– Jouer AVEC l’autre. Négocier, composer, proposer, accepter, refuser, avoir sa place ou pas, Etc.

– Imaginer, se prendre au jeu (plus facile en aveugle ou en voyant ?).

– Mettre en scène, initier, lâcher prise, (plus facile en aveugle ou en voyant ?).

– Se responsabiliser, de quoi, par rapport à quoi…Etc…

texte de Nicole missgriffassociation@hotmail.com

JEU DES REPONSES DIFFEREES 

proposé par Mariemarilableu@protonmail.com

On forme des cercles de 3 à 5 personnes. 

Niveau 1de difficulté : La personne A se met au centre du groupe, se tourne face à la personne B. B lui pose une question simple. A ne répond pas. Mais se tourne vers la personne C. C lui pose une question simple, A (au centre) répond, mais à la question de B ! (en restant face à C). puis A se tourne vers la personne D qui lui pose une question, elle répond à la question de C etc…
Niveau 2 : les questions ne sont plus simples, mais…deviennent déroutantes !
Niveau 3 : les réponses se font maintenant avec un intervalle de 2 personnes :
A se met au centre du groupe, se tourne face à une personne B. 
B pose une question, A ne répond pas. A se tourne vers C qui lui pose une question, A ne répond pas, mais se tourne vers D, qui pose une question, et A répond à B. E pose une question, A répond à C.etc…
Petit échange: c’est stimulant et source de quiproquos et de rires !
Mais c’est aussi un entraînement pour le forum: apprendre se souvenir de ce qui s’est dit juste avant, apprendre à différer les réponses si c’est utile.
Texte de Marie, marilableu@protonmail.com  revu par JF

Le Mur: Jeu de coopération/ Cohésion de groupe

proposé par Léa (Et Toc) leagenet@gmail.com

Installation: 2 tapis de gym ; mis bout à bout dans la longueur, maintenus droits par deux (3 ?) personnes. 

Tout le groupe commence d’un coté, et un tapis de réception est placé de l’autre côté.

But du jeu:  Les membres du groupe doivent s’entraider pour que chacun passe de l’autre coté du mur.

Consigne: distribuer des rôles d’handicapés: non-voyant/ cul-de-jatte/ manchot,

il peut aussi y avoir une personne dont le rôle est de ne pas avoir envie de passer de l’autre côté.

Si possible, ne pas ajouter de contrainte de temps car le groupe doit prendre le temps de s’organiser.

Important: A la fin, débriffer sur les ressentis de chacun et la communication.

Veiller à la sécurité de chaque participant.
valoriser le fait d’avoir réussi, et si ce n’est pas le cas, recommencer une autre fois !

Texte de Léa, relu JF

UNE CHANSON 

L’âge d’or de Léo Ferré.(dispo sur Youtube).


Chantée à la fin du week-end par Jacqueline. contact@theatrepotimarron.com

Nous aurons du pain doré comme les filles dans le soleil d’or


Nous aurons du vin de celui qui pétille même quand il dort


Nous aurons du sang dedans nos veines blanches


Et le plus souvent lundi sera dimanche


Mais notre âge alors sera l’âge d’or

Nous aurons des lits creusés comme des filles dans le sable fin


Nous aurons des fruits les mêmes qu’on grappille dans le champ voisin

Nous aurons bien sûr dans nos maisons bohèmes


Tous les becs d’azur qui là-haut se promènent


Mais notre âge alors, sera l’âge d’or

Nous aurons la mer à côté de l’étoile, les jours de grand vent


Nous aurons l’hiver avec une cigale dans tes cheveux blancs


Nous aurons l’amour dedans tous nos problèmes


Et tous les discours finiront par je t’aime


Vienne, vienne alors, vienne l’âge d’or !

Et on se quitte ! En tout, 30 personnes ont participé à cette rencontre. JF