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Interview: groupe TO de Nantes: des militantes.

Voyage dans le Réseau : A Nantes.

Le 1er octobre 2019, en ce début début d’automne, j’ai rendez-vous en fin d’après-midi à Nantes, au bar le bien nommé le 13 et 3, avec trois personnes du groupe « TO de Nantes ».
Ce groupe existe depuis… 23 ans déjà.
Membre fondateur du réseau TO, elles n’ont pas encore participé à une des rencontres du réseau, mais Claudine et moi nous sommes croisés lors des grands évènements de Naje. Je dis « elles », en parlant de leur groupe, car oui, en fait, c’est un groupe de femmes, sans que cela soit une décision et encore moins une exclusion ! Des hommes ont participé, Me dira Claudine, la plus ancienne, mais ils n’y sont plus. Pourquoi ? Mystère. Mais… elles se souviennent de certaines réunions non mixtes, dont les hommes avaient eu du mal à accepter le bien fondé… Claudine, retraitée de Jeunesse et Sports, est militante d’ATD quart monde, a travaillé souvent avec Naje. Avec Camille, le trentaine(?) comédienne, intermittente du spectacle, et Anita, institutrice en RASED, elle m’explique que toutes sont « militantes » au groupe TO. Tous leurs revenus personnels viennent d’ailleurs. « Militantes » précisent-elles, plutôt que « bénévoles ». Leur groupe se réunit un jeudi soir sur deux, et un samedi matin par mois. Je calcule : ça ferait environ 16h par mois, ou 4h par semaine. « et un peu plus, quand on approche d’un spectacle ». Justement : quels théâtre-forums montent-elles ? Bientôt, justement un TF créé et joué avec le DAL (Droit au logement). Préparé par 2 ou 3 membres, le projet a nécesité des interviews, puis a donné lieu à des impros, des créations, menées par ces 2-3 personnes. C’est leur mode de focntionnement habituel. Avant cela, elles ont travaillé, mais en interne, sans spectacle final, avec la CNT (le syndicat anarchiste) sur l’oppression des femmes au sein même du syndicat. Passionnant ! Une autre fois, elles ont monté un théâtre forum monté avec la CGT de leur collectivité territoriale. « mais, les demandes des institutions, souvent des demandes de prévention (drogue, violence, ou sexisme) ça ne nous intéresse pas ! « On est LIBRES : aucune dépendance financière, nous choisissons nos partenaires et nos sujets, souvent en lien avec nos propres engagements ». « Si le groupe demandeur a un peu d’argent, celui-ci servira à rembourser nos frais, nos déplacements, et à se payer des stages de formation au TO ». (Elles font venir Fabienne de Naje de temps à autre) mais… personne du groupe n’est payé.

Leur local : « nous avons longtemps été dans un local militant, avec beaucoup d’autres groupes très activistes. Mais dès ce mois ci, après décision collective, (nous sommes 8 environ) nous déménageons pour nous installer dans le Centre Social d’un quartier populaire : Bellevue ».

Quand à l’animation du groupe, Claudine, la plus ancienne, n’est pas toujours la jokère des spectacles, ni l’animatrice des séances de création. Elles choisissent à chaque fois : qui en est capable et en a envie ? « Nous travaillons aussi sur notre propre fonctionnement associatif : récemment, nous avions réfléchi à notre association, en trois sous-groupes homogènes en ancienneté ! (et pas en âge). Ce fut fort bénéfique ».

Leur contact : Anita Coué anita.coue@orange.fr La description de leur groupe : sur notre site reseau-to.fr à l’onglet « les groupes du réseau ».

propos recueillis par JF Martel 06 85 54 99 68

TF anti sexiste pour enfants! de Marilableu, TOULOUSE

« Et si on rejouait l’histoire ? » pièce jouée par marilableu avisdepas.sage@gmail.com

OUF ! Ce samedi 7 décembre 2019, me voilà enfin place Reynerie à Toulouse !

J’ai quitté Lille avant la grève donc… mercredi 4 déc, car je voulais absolument y être. J’arrive avec deux des enfants du couple qui m’héberge à Toulouse, et nous sommes accueillis dès la sortie du métro par une femme qui me présente « la nuit des contes », pendant qu’une batucada joue sur la place de ce quartier populaire avant d’emmener les passants vers les spectacles. Nous voilà devant la porte (encore fermée) du lieu qui va accueillir le premier conte de la soirée : le spectacle de Marie Ramel, dite Marilableu, de la Compagnie La Passagère. Elle était venue se présenter lors de la dernière rencontre du réseau TO. Elle nous avait parlé de son « spectacle en solo » inspiré de la technique du théâtre forum… c’était bien intrigant ! D’où ma présence. Le format du spectacle est particulier ce soir : espace scénique réduit, jauge réduite (il y aura 25 adultes et 12 enfants assis devant) et… durée réduite ! (contrainte horaire car des spectacles suivront celui-ci).
Tout de suite, Marie, qui vient de surgir seule son castelet, occupe l’espace. Elle est habillée en orange, son personnage se prénomme Violette et elle enquête (loupe en accessoire) : « c’est quoi un garçon ? C’est quoi une fille » ? La salle répond, et elle dessine au sol, au fur et à mesure des réponses, un cercle où on voit « G », « F », « les deux », et « ni l’un ni l’autre » ! Un enfant propose même « transexuel » (ce qui mérite une flèche entre F ou G et G ou F ). Violette essaie de placer ses pieds (se contorsionne) dans les zones G, F… en fonction des goûts, habitudes que la salle propose.
Elle nous raconte ensuite qu’à la bibli elle a trouvé des livres roses « où les filles sont des princesses à longs cheveux blonds, yeux bleus, qui attendent… leur prince» et des livres bleus où les garçons sont des chevaliers, qui n’ont jamais peur, ne pleurent jamais quand ils souffrent, et vont aller délivrer les princesses !
La salle, questionnée, est bien d’accord que c’est pas toujours (et même pas souvent!) comme ça ! Violette demande s’il y a des livres « pas pourris » dans cette bibli ? Justement en voilà un, un livre « Rose bonbonne » qui raconte la vie des éléphantes : elles doivent avoir la peau lisse, et être roses, et pour cela elles sont enfermées dans un enclos où ne poussent que des pivoines (affreuses au goût) mais qui donnent ce rose et ce lisse.. Les garcons éléphants, eux, ont toute la savane pour jouer : rivière, forêt et boue pour se rouler dedans !Mais chez les filles, Pâquerette, malgré les indigestions de pivoines (beurk) ne devient pas rose..

STOP ! « va-t-on laisser Pâquerette dans cette situation, demande Violette ? NON ! Bien sûr, répond la salle. « Comment l’aider ? » les idées fusent depuis la salle, et Marie organise la distribution : qui va jouer un éléphant, cousin, frère… qui va jouer Pâquerette (tout fier, je vois que c’est la fille des amis qui me logent qui s’y colle) qui jiouera les autres éléphantes. Ensuite tout le monde se déguise grâce au contenu de la malle que Violette ouvre. Musique…
Impro : Marie donne quelques consignes efficaces pour que, certes, on s’agite, mais on entendent quand même et qu’on voit aussi ce que font les autres. Elle même joue l’éléphant patriarche, l’oppresseur principal ! La connivence avec les garçons, qu’elle propose dasn l’impro, semble tenter un moment même les garçons les plus défenseurs de Pâquerette ! Note : Marie jongle entre « je suis le patriarche quand j’ai les grandes oreilles » et je suis Violette (la jokère, donc) quand je les enlève. Et puis, question : les filles vont-elles réussir seules à ouvrir leur enclos ? Où… faut-il les « aider » ? Enfin, alors que Marie va proposer d’arrêter, le garçon le plus âgé propose de « faire subir au patriarche ce qu’il a fait subir à toutes » OK ! Tout le monde lui saute dessus pour l’enfermer dans l’enclos et le nourrir unqiuement d’horribles pivoines ! « comme ça, il verra ce qu’il a fait subir aux filles » !Applaudissements. Marie lit la fin du livre où, en effet, Pâquerette obtient des résultats.
Les deux enfants que j’ai amenés (10 et 12 ans) ont trouvé ça « trop super ! »
J’en discute dimanche fin de matinée avec Marilableu, dans un bistrot du marché de St Aubin.
– Mon interrogation : hier soir était-ce vraiment un théâtre forum ? Alors que la solution avait été très « magique » : TOUS les improvisateurs étaient OK pour défendre Pâquerette ! Les volontés et les peurs des personnages n’étaient donc pas respectés, (sauf pour le personnage que jouait Marie : l’éléphant patriarche) alors forcément, « ça avait marché » !

Certes, me dit, Marie, d’une part, c’est « inspiré du TF » et d’autre part « c’est exceptionnel, dû aux contraintes d’hier soi ». Souvent, elle prend les propositions de la salle une après l’autre, elle prend le temps de les faire improviser, une à la fois, mais avec leurs antagonistes ! Et surtout : le lendemain, après cette séance, Marie propose un atelier « classique » où les enfants racontent et mettent en scène leurs histoires vécues de relations « difficiles » entre garçons et filles.n Pour moi, ce spectacle, réjouissant, vif, dynamique, sert donc de prologue à une implication, et à des récits de vie qui débouchent sur des impros et des forums.
Super ! Suis ravi d’être venu (de si loin!)
Notes de JF jf.martel@orange.fr 06 85 54 99 68 relues par Marilableu bien sûr !

Voyage: Une technique introspective chez les « Ficelle et Cie »

Un atelier « forum et paroles » CHEZ LES « FICELLE »
Samedi : c’est le dernier jour de ma semaine dans le groupe, début décembre 2019
Une journée de techniques introspectives, animée par Bruno et Noémie.
Bruno, qui a suivi un de mes stages de formation à Lille à ces techniques, voilà quelques années, me reçoit chaleureusement, et me présente comme un « historique » du TO en France ! C’est très sympa de sa part d’accepter son ancien formateur parmi les participants, j’apprécie ces relations, où on peut être tour à tour formateur et participant.

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Voyage dans le réseau TO: forum avec des « designers »

Un voyage dans le réseau TO : Un atelier de « DESIGN FORUM »

Vendredi 18 septembre 2020, le voyage fut assez bref pour moi, car il s’agissait du théâtre forum créé par naje pour la MEL (Métropole Européenne de Lille) donc… dans ma ville ! Fabienne m’avait bien sûr fait inviter à ce qui était lié à l’évènement de l’automne : « Lille, capitale mondiale du design » Rien que ça ! Son commanditaire: SDS, un cabinet de designers bruxellois. www.strategicdesignscenarios.net J’étais intrigué ! Récit :

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Voyage dans le réseau : TO et santé (groupe L’attelage, Lorient)

GROUPE L’ATTELAGE (Lorient) : thème : LA SANTE
Entretien (par téléphone) réalisé par JF début janvier 21
Ce texte a été corrigé, complété et approuvé par Frédérique

Nos amis Frédérique et Cyprien travaillent beaucoup sur le thème de la Santé, avec des professionnels et avec des « habitants ».

J’étais intrigué par leurs interventions en APP (Analyse de la Pratique Professionnelle). J’ai demandé un RV téléphonique et Frédérique m’a parlé longuement de leur travail. Mes propres récits en échos, au cours de l’entretien, sont en italique. (JF)

Les APP, au centre de formation des étudiants.
Ce sont surtout des personnes de l’intervention sociale et médico-sociale, ils s’occupent aussi de placements familiaux, certains sont jeunes, en cursus classique, d’autres ont déjà une expérience professionnelle, parfois longue, dans le domaine.
Nous avons des groupes d’environ 10, quelquefois un peu moins, pendant 4 fois une journée. En général, on leur propose le premier jour, en théâtre image, de s’interroger sur ce qui est difficile au quotidien. On aborde en forum notamment les relations entre collègues, la posture du stagiaire sur le terrain, les positionnements éthiques avec les usagers, les limites du protocole imposé dans certaines situations. Ensuite : « pourquoi ils ont choisi de faire ce travail ? «  et d’exprimer les problèmes de relations avec leurs divers collègues…. Souvent, ils sont « en stage » dans une structure, donc, hiérarchiquement en dessous des autres, d’autant plus s’ils sont jeunes et avec peu d’expérience. Nous essayons d’aborder deux scènes, deux situations par jour. Pour chaque théâtre forum : au moins 35 minutes.

Nous utilisons beaucoup la technique du pilotage / copilotage
…car ils ont une grande envie, un grand besoin, de parler, parler et… d’être écouté·es. Alors que souvent nos techniques d’image réclament, justement, l’absence de mots ! Comment accueillir ce besoin ?

Nous pratiquons souvent la technique des « patates ». Ces patates sont des « ensembles » au sens mathématique du terme, des groupes qui se forment après discussion…. Cela nous sert notamment d’introduction au pilotage/copilotage. Bien utile lorsqu’on est en demie journée pour pouvoir amorcer la discussion dans le groupe, et, en tant que joker, avoir une vue d’ensemble des thématiques, problématiques du groupe.

J’avais rencontré moi aussi ce besoin très fort de parler, notamment en travaillant avec des aides à domicile. Ces femmes n’avaient bien entendu aucune supervision, aucun espace de parole collective, et chacune se retrouvait seule auprès d’une vieille personne, ou d’une famille, dans des situations où elle côtoie la détresse, la maladie, la tristesse. Alors, rencontrer des collègues dans une formation… Une aubaine !

On peut rapprocher cette technique d’un des prolongements du fameux «occuper l’espace ». Au début, c’st le côté « jeu » qui domine : marcher seul, en bouchant les trous qui se forment sur le plateau, et en l’équilibrant, puis au clap de l’animateur se grouper par 2, par 3 par… toujours en équilibrant le plateau, puis se grouper par critères visibles (tenure, couleurs, taille, âges) puis par critères invisibles : lieu de travail, de naissance, statut social, fonction, rapport au TO etc… Cela devient un exercice de connaissance, et si le joker demande de se regrouper par « opinions, problèmes au travail (ou ailleurs), oppression vécue » évidemment, on permet alors la parole dans le sous-groupe, avec des prolongements divers.

Nous parlons aussi d’un exercice proposé par Chen Alon, dans une série consacrée à « l’identité ». On est en cercle, et une personne du groupe qui vient au centre et lance « qui comme moi, pense, fait, vit, ceci cela? Venez me rejoindre ! » On les regarde au centre, puis ils retournent rapidement reprendre une place, mais il y a une place de moins que de participants, le dernier vient alors au centre et lance une autre identité, cela peut aller du « qui a, comme moi, 2 frères ? » à des choses très identitaires, comme « qui, comme moi, a peur qu’on me voit aller à la mosquée ?» Peuvent suivre des créations de groupes, des échanges, des récits, des impros.

Revenons au pilotage/co-pilotage

Avec une dizaine de participant·es, nous arrivons à la présentation d’un récit par chacun·e. Le groupe en sélectionne deux que l’on montera avec eux et que l’on jouera ensuite en forum.
De mon côté, je pratique pilotage/copilotage surtout pour obtenir des images différentes, créées simultanément l’une par le pilote, l’autre par le co-pilote, du « moment crucial » de l’oppression racontée, et travailler ces images avec le reste du grand groupe.

Le contenu

Bien sûr, ils abordent leurs rapports aux collègues, mais aussi leur posture : notamment le désir de ne pas avoir une position surplombante dans les familles. Ils racontent par exemple, « on est dans une famille pour un sujet précis, et parfois on voit toute autre chose ! … On en fait quoi » ? Une fois, un participant a monté un TF où, allant dans une famille avant un placement d’enfant, il est témoin de violence sur animal de compagnie. « est-ce hors sujet ? Que faire ? »

 EDUCATION POPULAIRE ET SANTE.

L’attelage travaille avec un centre de santé, dans un quartier dit prioritaire.
La demande est originale : les 4 infirmiers ou médecins du centre, grâce à une subvention de la ville, commandent à L’attelage une intervention de 2 jours. Intervention pas avec eux, mais avec des « habitants » des potentiels « patients » pour participer à un diagnostic sur le rapport des habitants avec le corps médical !
Ce sera début mars, il est prévu d’y avoir une dizaine d’habitants. On fera forum au sein de l’atelier à partir des histoires du groupe, pas de représentation publique prévue.

Ce type de travail semble tout à fait passionnant, et nous évoquons les nombreuses scènes de TF rencontrées dans les ateliers TO, qui mettent en cause l’attitude, le pouvoir des soignants, les humiliations chez le gynéco, etc…

Je reste curieux de savoir comment et par qui va être constitué ce groupe d’habitants !

Sur THEATRE DE L’OPPRIME et SANTE, voir aussi:
– le TO de Cherbourg qui forme des infirmIer•es et des médecins en santé mentale,
– les TF sur les addictions (Naje, TOP, Ficelle…)
– la formation des professionnels hospitaliers de la néo natalité (TOP !)
– les chantiers de Naje et leurs scènes sur les hôpitaux.
– … (complétez!)
Les remarques, questions, récits sont les bienvenus, ci-dessous !

JF Martel jf.martel@orange.fr 06 85 54 99 68

Frédérique et Cyprien lattelage.tf@gmail.com

Secrétariat du Réseau TO

A) Les taches liées à la liste de diffusion-discussion
113 adresses début 21. La tenir à jour demande de temps à autre quelques questions aux intéressé·es. En plus des groupes et praticien·nes présent•es sur le site, elle comprend aussi des personnes qui ne pratiquent plus en ce moment, mais souhaitent rester informées. On peut aussi tenter d’animer cette liste en y postant des textes.

-B) répondre aux mails reçus à l’adresse CONTACT du réseau, liée au site, qui reçoit différentes demandes, (peu) notamment pour nous rejoindre ou demander des renseignements. Il s’agit d’y répondre dans un délai raisonnable. (cette adresse peut être lue par plusieurs personnes).

– C) Les taches liées au secrétariat du site :
Maintenant qu’il est structuré, le travail consiste à l’alimenter et le mettre à jour
A noter : certaines pages bougent souvent, d’autres ne bougent que peu.
a) Les pages qui bougent :
la page « calendrier » elle suppose deux choses : lire les newsletters des groupes qui en envoient, les mails envoyés par les groupes, les retours (suite aux relances faites), et en tirer les dates à annoncer.
la nouvelle page « agenda » Philippe Risler l’a mise au point. Elle se remplit à partir des dates présentes sur le calendrier des groupes.
b) Des pages qui bougent lentement :
la page « groupes du réseau » où les groupes se présentent, avait été mise au point par Fabienne, JF a fait la MAJ en 2020
la page « thèmes et spectacles » elle aussi réalisée par Fabienne. (à compléter )?
les pages des différentes listes :liste des groupes adhérents, des groupes « en lien » des praticien•nes isolé·es…
la CARTE des groupes adhérents (MAJ par jf en 2020, avec un web-développeur)
La liste des membres des groupes
c) Enfin des pages qu’il s’agit de compléter au fur et à mesure:
en y ajoutant des articles parus dans la liste de diffusion-discussion : onglet « réservé aux membres » ; onglet « textes sur le TO » etc….

texte proposé par JF en mars 20, corrigé le 5/1/21, puis le 21/1/21

REJOINDRE LE BUREAU DU RESEAU TO

REJOINDRE LE BUREAU  du réseau TO ?
Nos statuts précisent: au moins 4 membres au bureau, (avec ou sans attribution précise de poste) venant d’au moins 3 groupes adhérents. En 2019: 5 personnes de 3 groupes.
CA NE VEUT PAS FORCEMENT DIRE PRENDRE N et N CHOSES EN CHARGE, on peut répartir le travail en fonction de l’appétence de chacun·e.
Le travail de trésorier·e est défini, il est moins défini pour les autres membres du bureau, à nous de savoir répartir entre nous, et pour cela :
-Etre OK pour se dire sans attendre « OK, ça je le fais » ou « je peux pas le faire »
-Se contacter à chaque fois que nécessaire, donc… regarder son courrier !

DESCRIPTION DES POSTES :
A) Le travail des co-président·es : (souhait de l’AG : 2 personnes)
– Notre représentation officielle, et assumer les (rares) interventions « en tant »que réseau.
– De manière générale : s’intéresser au maintien des liens avec les groupes, les personnes… ( à se répartir avec le bureau)
– Nous représenter officiellement, assumer nos (rares) interventions en tant que réseau.
-Prendre avec le bureau les décisions urgentes que l’AG ne peut pas prendre faute de se rencontrer (Ex : 3 fois nous avons modifié en urgence le lieu ou la date d’une rencontre).
Noémie, co-présidente, était aussi co-animatrice des 2 rencontres annulées de 2020

B) Le travail du ou des trésorièr·es:
-encaisser les cotisations, faire les rappels (et les re-rappels)
-payer les dépenses sur justificatifs (trajet, site, frais généraux)
-préparer le bilan financier. 
-tenir le livre des comptes. Avec peut-être 3 chapitres distincts: 
– les rencontres : frais de voyages et de location de salle
– le site (cliss21, noms de domaine, sa tenue par un web développer)
– les frais « généraux »: papier, encre, timbres, assurances, banques…
Fatima (trésorière) peut continuer, mais souhaite passer le relais, avec un tuilage. « Ce qui est fatigant, ce sont les rappels à faire ».

C) Le travail de secrétariat (on peut le répartir)
Pour les personnes intéressées  lire « annexe concernant le secrétariat ».
– les CR des rencontres. Les résumer, corriger, compléter, à partir des notes prises.
– faire les annonces de la prochaine rencontre
– rappeler les tâches décidées (au cours des rencontres, etc…)
– Rédiger les ACTU du réseau (qui regroupent différentes brèves)
– tenir le SITE à jour
– tenir à jour la LISTE de diffusion/discussion et les autres listes (groupes, praticien·nes)
JF s’occupe jusque là du secrétariat, dont le site, les listes, la lecture de l’adresse contact. « J’aime ça, mais souhaite des coups de main, au moins sous forme d’aide ponctuelle sur des points précis ».

DIVERS A PROPOS DE NOTRE FONCTIONNEMENT

IMPORTANCE DES RAPPELS : Certains groupes diffusent spontanément une newsletter, mais la plupart, non. Alors, par mail, par tél, les (r)appels peuvent concerner les cotisations, mais ils sont aussi l’occasion de rester en lien avec les personnes et les groupes, concernant leur participation (par ex aux ACTU), noter leurs dates, leurs projets, échanger sur leurs problèmes, proposer des connexions, solliciter des articles.

LES RENCONTRES : décidées de 6 mois en 6 mois, préparées à chaque fois par des personnes différentes, souvent un·e membre du bureau et une autre personne.

Texte proposé au bureau par JF (secrétaire) en mars 20, corrigé le 5/1/21, puis le 21/1/21.

Temps de COVID: quel TO ? visio-conf de nov20

Texte issu de la viso-conférence du 13 nov 2020.

Quelques points saillants extraits de ce texte :

A) TOUT N’EST PAS ANNULE !

Certains groupes travaillent, mènent des ateliers, se débrouillent avec les consignes sanitaires, les masques, font de la visio-conf ! Voir m.a.j. Du site: https://www.reseau-to.fr/site/?page_id=3451

B) Rencontre nationale maintenue 11,12,13 déc, et viso conf le 27 novembre

C) JEUX : partageons nos expériences de JEUX EN TEMPS DE COVID !

Ont participé à cette rencontre : Jean-Francois (secrétaire du réseau), Fatima (trésorière du réseau) et Fabienne toutes 2 de naje, Jacqueline et Jean-Mi du Potimarron, Cyprien et Frédérique de l’Attelage, Noémie (co-présidente du réseau) de Ficelle et cie, Nour Jlassi de A l’Affût, Olivier et Claudia de particeparte (Rome), Clémence de l’Ebullition, (Drôme), Stéphane de Top ! Rappel : toutes ces adresses sont sur le site à l’onglet « membres » rubrique LISTES. mdp : 77participants

POINT 1/5 : les nouvelles des groupes

 L’ébullition : (Clémence) Romans sur Isère. 3 salariées. Théâtre-forum et formation professionnelle. Peu de spectacles, on accompagne de la création. Une création en cours, avec personnes en troubles psychiques, a été stoppée par la covid. On ne sait pas si on pourra tenir le projet de « discrimination dans le sport » avec une université en janvier. Mais on maintient une formation en th forum début déc en tant que « formation professionnelle ». Question : Faites-vous des théâtre forum avec masques ? 

Particeparte (Olivier) : On a plus morflé en mars. A Rome, actuellement, nous ne sommes pas enfermés et nous faisons des ateliers avec des activistes le samedi (et un autre atelier). 

On a compris que le virus est lié aussi au changement climatique qui est une racine du mal. En amont le problème est la domination. Nous, notre passion, c’ est le genre. Je travaille avec les hommes violents pédophiles violeurs. Je fais une formation en ligne sur ce travail là. On arrive à plus développer certains jeux, notamment sur la justice réparative. On voudrait que tout notre travail avec les gens ces dernières années soit mis en rapport avec les questions de la planète et de la domination. On a réussi à faire des spectacles, comme on fait beaucoup dehors à distance, on fait sans masques.

On a fait des assemblées théâtrales avec aussi des clowns, on porte le « chapeau virus ».  cliquer pour : petite video dont je vous avait parlé… je sais pas combien ça vous parlera vu que c’est en Italien Olivier». Fabienne fera passer les notes prises sur les jeux d’Oliver.

 Nour de la Cie A l’Affût :

Cie de théâtre créée en 2002. Depuis 7 ou 8 ans, on s’est intéressés au th forum et aux outils d’éduc pop. Je me suis formé à Arc en Ciel Théâtre (Yves Guerre). Nous sommes trois de la compagnie à faire du th forum. On ne fait pas de spectacles, on n’écrit pas. On fait des créations avec des groupes sur des sujets qui les concernent. On n’a donc pas de th forum qui tournent. On se sert aussi d’autres outils tels que les conférences populaires, les porteurs de parole… On accueille des jeunes en service civique (4 ou 5 selon les périodes)… Avec eux, le projet s’intitule « les jeunes font société ». Ce groupe porte le point de vue de la jeunesse et va à la rencontre d’autres jeunes dans des quartiers, ils font du th-forum avec eux pour parler des pb politiques et sociaux. 

L’Attelage (Lorient) :

On travaille avec masques dans nos formations. C’est obligatoire ; On repense nos jeux par rapport aux distances, par ex. « le jeu des trois bombes, qui fait que les gens s’entrechoquent à la fin ! ». 

Clémence (Ebullition) demande comment ils font pour compenser le manque d’expression faciale. 

Réponse : en théâtre images, cela reste compréhensible sans l’expression du bas du visage. Mais notons qu’il faut encore plus porter sa voix avec le masque. Frédérique nous écrira quels jeux elle fait, comment elle adapte…

Nos 2 spectacles : un sur la jeune parentalité, avec le point d’accueil et d’écoute jeunes, et un autre sur les maladies psychiques : ils sont reportés sans date fixe. On a travaillé avec les comédiens, mais c’est reporté… Projets sur le genre notamment au Portugal. 

JF (secrétaire)insiste pour que les gens du réseau envoient des écrits, même brefs, via notre liste qui a 112 abonnés : participants@listes.reseau-to.fr 
Beaucoup travaillent sur le genre.

Noémie de Ficelles et Cie : 

Entre les deux confinements, on avait bien repris, mais là tout recommence à s’annuler sauf quelques dates en « analyse de la pratique professionnelle ». On va aussi essayer de répéter. On a fait des ateliers ou des formations avec des masques et d’autres sans masques, ou avec masques mais en les enlevant quand on est sur scène en image. 

On a travaillé sur les émotions « dans le corps », ou les émotions « au niveau des yeux »… 

Le plus dur comme formateur est de ne pas voir les expressions des gens en face. Donc : il faut formuler plus. 

On fait quasi tous les jeux qu’on fait d’habitude ! Avec plus de gel si on partage des objets. On se paierai les répétitions plus tard.

Fatima de NAJE :

J’ai fait un spectacle avec masque, des répétitions avec masque. On fait nos formations : un stage à Crest (Drôme) avec masques dans la salle et sans masque au dehors, avec du gel… plus et plus plus ! C’est pas simple, ça limite. En ce moment je travaille avec des jeunes de Missions Locales, on est masquées. Ces jeunes ne parlent pas très fort, avec les masques on ne les entend pas bien. On doit redynamiser, reformuler… Pendant le confinement, on travaille aussi dans des lycées agricoles. Ok pour partager csur les jeux : ceux qui restent possible. (Je ne fais plus le jeu de la bombe)

Jacqueline et Jean-Mi du Potimarron : 

On a joué notre « grand » spectacle (6 fois en octobre) sans masque pendant le modèle mais avec masque quand les gens venaient sur scène. Par rapport aux masques : il y a le corps, les yeux, le théâtre images me semble bien adapté. 

Dans un lycée professionnel, on travaille et on doit jouer en décembre. Avec eux, tout le temps avec masque. 
On ne fait pas de formation, mais des ateliers qui aboutissent à des créations. Notre projet de travail en prison a été annulé.

On a aussi fait l’expérience de mener des ateliers de… 2h30 (!!!) On ne le fera plus. On a besoin au minimum d’une journée. 

En 2021, notre nouveau projet devrait démarrer en janvier sur anti-LGBTQI, antisémitisme et racisme. On ne pourra pas « en présentiel ». Je vais inviter les gens en visio pour qu’ils racontent des situations en rapport avec la problématique et en intercalant poèmes et chansons. On récoltera du matériau qu’on pourra mettre en scène en mars. 

Stéphane de Top Théâtre : 

La Cie est toujours en « stand by ». On est trois : Rabah, Marion et moi. On continue à faire de l’analyse de pratique avec des soignants du CHU Lille, des ateliers avec des jeunes en service civique. Deux projets en stand by : un sur le quartier Bois Blanc (ou j’habite avec Marion) à Lille. Je vais faire des interviews en visio pour recueillir des histoires. Un projet avec un centre social du quartier Vauban sur « vie affective et sexuelle ». 

J’ai participé à un projet avec des gens du cirque. Un atelier va se recréer avec les sans papiers du Nord (CSP59). Je suis très impliqué dans ce mouvement. Je prévois aussi (au nom de top ou non ?) de reprendre le spectacle « NAZE » : spectacle en solo, fait à partir d’interviews de jeunes nazis, qui a déjà beaucoup tourné. On travaille avec masque et gel, sauf avec les circassiens… (dur à accepter pour eux).

 POINT N°2 rencontre en Bretagne des 11-13 déc

Est-ce que nous la maintenons ? Le gite est en dortoirs… Aude et le groupe les Sardines, qui nous reçoivent, sont toujours OK ! 
Noémie : le groupe Ficelle maintient d’y être une semaine avant pour une création clown forum sur les conséquences de la crise.

On devra peut-être se limiter à 3 pers/groupe

Noémie : «  il y a 7 chambres  : une single, une avec un lit deux places, trois avec trois ou quatre lits et deux pour un ou deux ».

Noémie envoie un mail disant les conditions d’accueil, qui vient vraiment, qui a besoin de conditions sanitaires particulières, et.. à combien on peut venir. 

Déjà : Stéphane va s’inscrire, Fred et Cyprien de l’Attelage confirment, Ficelle aussi, Jacqueline et Jean-Mi renoncent à venir pour raison de santé.

 POINT N°3/5 : Le tour des indignations et des enthousiasmes 

-Jacqueline raconte une histoire avec un jeune homme emmené dans sa voiture à qui elle demande s’il connait des « histoires avec la police ».  Il ne voulait pas raconter, puis a accepté parce que Jacqueline a parlé du théâtre de l’opprimé… » Il est prêt à rejoindre notre atelier ». JF « bravo, c’est bien « du Jacqueline », elle parle avec tout le monde, elle a fait pareil avec mon voisin l’épicier » !

-Clémence : choquée par la loi qui empêcherait de filmer les policiers. En positif, tribune dans le monde de 2000 universitaires qui défendent les approches intersectionnelles. 

JF : parmi toutes ces terribles violences, (comme ancien instituteur Freinet?) je n’ai pas supporté que 4 enfants de 10 ans (à Albertville) soient arrêtés vers 6h30 lundi matin chez eux, par des policiers armés et cagoulés, pour des propos qu’ils auraient tenu en classe le jour de la rentrée, autour du meurtre du prof d’histoire. Voir mediapart par ce lien https://www.reseau-to.fr/site/wp-content/uploads/2020/11/enfants-de-10-ans.pdf

-Stéphane : la marche des sans papiers à laquelle j’ai participé 9 jours, d’Amiens à Paris. Une aventure humaine incroyable et une vraie mise en place d’une coord’ nationale des sans papiers. Acte 4 le 18 déc pour la journée des migrants. 

Fabienne : à la campagne en ce moment, je vois que …« les chasseurs ont le droit de chasser » !!!! 

Cyprien : on profite du confinement pour se renseigner sur des sujets qu’on travaille peu. On a bossé sur le privilège blanc : « Ouvrir la voix » de Amandine Gay

 POINT N°4/5 : Les mouvements sociaux, qu’avons nous fait en sept-oct ? 

 Jacqueline : lors d’une représentation, Gilles, de Green Peace local vient nous parler de l’action contre l’emprisonnement des militants de Tricastin. Il nous demande de lire un texte mais… manif annulée et les militants ont été très sanctionnés.
JF: je regrette que nous, TO, ne soyons pas actuellement davantage présents dans les mouvements sociaux. (black lives matter, violences policières, sans papiers, licenciements… Un Ex parmi d’autres: la grève des femmes de ménage (toutes africaines) de l’IBIS Batignolles qui dure depuis 15 mois. Pourtant un théâtre forum existe sur cette oppression, créé par Féminisme-Enjeux (qui l’avait joué à Lille lors d’un festival de top). Stéphane enverra des infos, voilà déjà un lien: https://www.mediapart.fr/journal/france/010819/l-hotel-ibis-les-femmes-de-chambre-grevistes-sont-malades-du-travail?onglet=full

Certes Naje a créé et joué « les pangolins » sur la situ actuelle. Mais il y a quelques années, contre la « loi travail » top avait créé et joué 30 ou 50 fois dans la rue une courte scène.(avant cela, Naje avait créé « les impactés » sur la liquidation du service public à France télécom)

 Olivier : On fait par exemple des statues devant le parlement, on invite les personnalités politiques à venir à nos assemblées. On pousse les gens à sortir et à venir s’exprimer avec les corps dans la rue, les parcs, on va dans les manifs, on pense que l’art n’a jamais été aussi important. On fait des assemblées théâtrales 

 Frédérique : A coté de l’Attelage je fais partie d’un groupe non mixte qui fait des collages. Des colleuses ont été agressées à Lyon et Paris. L’idée est de s’entraîner à faire face à ça, peut être avec la technique « le futur qu’on craint » et l’autodéfense… L’idée de faire des images dans l’espace public, comme raconte Olivier m’intéresse beaucoup. 

 Stéphane : à TOP on devrait reprendre le travail avec le CSP 59, un atelier sur les difficultés qu’ils ont pour mobiliser, sur ce qui limite la lutte… Ainsi que Marion, je suis au Syndicat des artistes de la CGT. On va réfléchir à intervenir en théâtre image dans une manif syndicale : en effet, le confinement laisse possible une manif organisée par un syndicat. Ce que je trouve génial c’est porter la « posture du TO » : de ne pas prétendre avoir la réponse, mais poser les questions. 

POINT 5/5  : SUR LES AIDES ;

Noémie (Ficelle) a eu 5000 € de France ACTIVE, Stéphane a des infos sur les aides régionales. (Naje et Les Sardines ont aussi obtenu des aides, non ?)

PROCHAINES REUNIONS

-Olivier souhaite une réunion thématique sur « le genre et le changement climatique ».

-Clémence souhaite un « doc partagé » sur les jeux en période COVID. (depuis : Fabienne, Oliver, L’Attelage ont envoyé des contributions par mail).

DECISION : Une visio-conf sur les jeux et techniques en période COVID aura lieu dans la semaine du 30 nov. framadate de Clémence: https://framadate.org/TttoAqeNrVlO6MPX

Notes de Fabienne relues par Jacqueline. Mise en forme, sous titres, références de JF 06 85 54 99 68. Comme d’habitude ce texte a d’abord été envoyé aux inscrit.es à la viso conf, avant d’être mis sur le site le 19/11/20

voyage dans le réseau: un forum design !

Un voyage dans le réseau TO : Un atelier de « DESIGN FORUM »

Vendredi 18 septembre 2020, le voyage fut assez bref pour moi, car il s’agissait du théâtre forum créé par naje pour la MEL (Métropole Européenne de Lille) donc… dans ma ville ! Fabienne m’avait bien sûr fait inviter à ce qui était lié à l’évènement de l’automne : « Lille, capitale mondiale du design » Rien que ça ! Son commanditaire: SDS, un cabinet de designers bruxellois. www.strategicdesignscenarios.net J’étais intrigué ! Récit :

Deux jours de travail de Fabienne et Farida, avec un groupe de 10 personnes pour préparer ce spectacle. 5 « designers » et 5 « porteurs de projet » sur le thème « ville nourricière, alimentation durable ». Comme d’habitude : ils ont raconté, et elles ont mis en scène plusieurs petites pièces, sur lesquelles on a fait forum. Bien entendu, tout le monde est masqué (j’ai des photos de Fabienne en jokère masquée, super!).

Fabienne présente, puis fait venir tout le monde (tous masqués) sur le plateau, et dans une ambiance bon enfant, propose des jeux : guider son aveugle par le prénom, avec réciproque puis partage des ressentis. Très sympa.

Ensuite, elle nous propose de nous présenter. Quand une des actrices annonce : « chargée alimentation durable pour la métropole lilloise », je glisse « tu vas pouvoir nous parler de la ferme urbaine de St Sauveur ?? »  « euh…, non… »  Petit froid chez les organisateurs, je n’insiste pas.

La friche St Sauveur, en effet, immense, est une ancienne emprise SNCF-FRET en plein centre ville, qui fait l’objet de conflits depuis des années entre : d’une part les associations d’habitants, les environnementalistes, les mouvements de gauche et écolos, des groupes qui en occupent déjà une (petite) partie, et d’autre part la Ville de Lille, qui veut y créer un lieu prestigieux (notamment des immeubles de bureaux, une piscine olympique etc…)
Ambiance lors des dernières municipales !

LES 4 SCENES ET LE FORUM :

Très fluide. Une dizaine d’interventions, dont plusieurs d’un paysan venu du Pas-de-Calais, département voisin.

D’abord « pour se mettre en train » une série de scènes très brèves qui présentent des désaccords dans un couple : du genre aller aider ou pas la paysan de l’AMAP à récolter les carottes ce dimanche matin. Le public choisit d’intervenir sur celle-ci. « qui est d’accord avec lui » ? « qui est d’accord avec elle » ? Fabienne choisit de remplacer les deux acteurs simultanément, par deux personnes du public. J’interviens ensuite, à la place de la femme qui propose d’y aller dimanche. Face à moi, l’acteur est un des designer… un peu cabotin. Je monte sur scène, (les cheveux au vent comme d’habitude). Lui : « rappelle moi le nom de ton coiffeur » Fabienne se prépare à lui taper sur l’épaule pour le faire revenir dans le jeu et dans son personnage, mais je parviens plus ou moins à rattraper sa « sortie de jeu » en intégrant sa remarque dans notre couple : « change pas de sujet, mon chéri, il est pas question de mes cheveux, mais d’aller à la ferme » etc… Rires dans le public.
Une remarque sur les enjeux de la scène : les échanges d’opinion (dans ces couples ou dans la scène 4 autour des jardins partagés) ne semblaient pas avoir de conséquences concrètes qui opprimeraient quelqu’un, et contre lesquelles on pourrait lutter.

Ensuite une scène où un collectif aux multiples projets veut occuper un bâtiment déserté, bien dégradé déjà. Il est estimé à 2,8 millions d’euros. Evidemment, de rencontre en rencontres, ça traîne, et quelques années plus tard, encore bien plus abîmé, il va être acheté pour… 0,3 millions seulement, MAIS par une société d’HLM ! Forum.
Le collectif est reçu par l’administration qui répond systématiquement « montez donc un projet détaillé par écrit, on l’étudiera » (puis demande un autre projet, etc… ) Une intervention originale : le spectateur sur scène rétorque au directeur administratif : « vous voulez acheter ce bâtiment, OK, montez un contre projet détaillé, par écrit, sans tarder, et nous, on le lira avec intérêt » ! Rires et applaudissements !

Une remarque sur les personnages : les collectifs joués dans cette scène (et dans la scène suivante) comportaient 3 ou 4 personnes à peu prés identiques. Une seule personne parlait dans les modèles. Avec plus de temps de travail, on pourrait évidemment préciser des lignes et des compétences différentes pour chacun.

Autre scène : un paysan va perdre son fermage, les terres seraient reprises par le propriétaire (une grosse chaîne d’hypermarchés) pour y produire directement…. du « bio local à grande échelle ! Face à cela un collectif veut maintenir le paysan, l’aider à la conversion bio, et ajouter d’autres projets. Une intervention du paysan du Pas-de-Calais met l’accent sur les accords existants entre ce géant de la grande distribution et la « profession agricole»,  accords qui risquent de souffrir, vu que la « profession » s’oppose à l’expulsion de ce fermier… Une autre intervention veut interpeller les élus de la commune. Synthèse de Fabienne qui souligne le conflit de valeurs : défendre le paysan « conventionnel » mais qui fait partie du pays, et de l’autre côté promouvoir du « bio » adossé à une multinationale !

Une remarque sur l’oppression principale : Parfois elle était peu mise en évidence. J’ai regretté par exemple que le paysan expulsé disparaisse du modèle dès le début de l’histoire. Quels étaient ses rapports avec ce « collectif » ? L’acteur a eu, je pense, une bonne réaction spontanée, quand à la fin il a fait resurgir son personnage depuis les coulisses en criant « et moi ? Je deviens quoi » ? mais ça n’a pas eu de suite.

La dernière scène porte sur les jardins urbains partagés. Les jardiniers sont aux prises avec le scepticisme des passants, voire leur mépris. Dans une des interventions, uen spectatrice rétorque : « vous dîtes que c’est idiot de planter des poireaux sur les trottoirs, et vous ajoutez « pourquoi pas sur les rues pendant que vous y êtes ? » Moi je vous réponds : « Vous, vous le savez que les bagnoles c’est bientôt fini ? Alors on va en effet pouvoir récupérer une grande partie de la surface des rues pour les transformer en jardins » ! rires.

Fabienne clôt et organise un retour (chacun un mot) sur ce qu’on vient de vivre. Moi, Je pense qu’elles s’en sont bien sorti, et je leur dis mon bravo.

Mes remarques sur le projet lui -même

L’invitation reçue des organisateurs (à la demande de Fabienne) était alléchante : Atelier de Design Forum 

Le design dans la ville collaborative, mis en scène par des récits, des témoignages, des histoires (…) emprunte les formes (…) du théâtre forum (…) pour mieux raconter la valeur de ce design qui écoute les gens, collecte des témoignages, requestionne la demande, met les idées en récits, communique les solutions à travers des histoires (…) spectacle expérimental de Design Forum : plusieurs acteurs de la transition alimentaire partageront leurs récits sur l’agriculture urbaine et l’alimentation durable, exploreront les enjeux, les synergies mais aussi les divergences entre leurs projets et inviteront les spectateurs à « faire forum »(…) Votre présence en tant qu’acteur.trice partie prenante des questions d’agriculture urbaine et d’alimentation durable sur le territoire est très importante.

Pourtant, dès mon arrivée, une surprise… de taille :

dans la salle de 24 spectateurs, (covid oblige), je ne reconnais AUCUNE personne ! Je suis lillois depuis 20 ans, administrateur pendant plus de 10 ans de la MRES (Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités, qui est forte de 117 assos (dont TOP-Théâtre de l’Opprimé) et surtout de nombreuses assos environnementalistes… et je ne vois aucune personne des mouvements locaux ! Sur scène, outre les designers, sur les 5 « porteurs de projet » seul UN gars d’une asso para-municipale de jardins d’insertion, aucune autre personne du mouvement associatif local (aucune non plus dans la salle) les 4 autres sont des institutionnels de la Métropole.

Je tombe le lendemain sur 2 pages dans Télérama, sur Lille, les designers, le design, (qui en anglais semble être entendu au sens de « dessein » « projet » et pas d’objet dessiné ou de tableau)… Ces designers seraient là pour aider à ce que les élus et l’administration écoutent les « gens » et que ceux-ci développent des « projets » puis pour vérifier que ce qui est mis en place ensuite correspond aux projets énoncés !!! (à lire, ça semble très louable ! Mais ils ont pas inventé l’idée non plus…)

Je comprends les doutes de Fabienne, mais bravo quand même ! Je sais que vous avez travaillé bien tard la veille, au lieu de venir manger et dormir chez moi comme c’était prévu, et passé le reste de la nuit sur place dans des canapés… Quelle énergie ! Résultat :la séance se tenait tout à fait bien, (j’ai trouvé), malgré la commande et son contexte discutable. Bien sûr, vu le public et les participants, on peut avoir des doutes sur l’impact du TO sur l’agriculture urbaine et durable à Lille.

Quelques autres remarques sur le déroulement de la séance et les scènes.

En précisant que je n’aurais pas aimé être à la place de Fabienne ou de Farida dans ces conditions, entre ami.es du TO, je vous partage quelques remarques «techniques TO ».

En deux jours, il faut d’abord recueillir les récits ! Ensuite, c’est difficile de trouver le temps de faire émerger les enjeux, les volontés, se mettre d’accord sur l’oppression réellement vécue, sur nos buts, et s’entrainer à jouer les conséquences des propositions, et aussi approfondir les personnages ! (voir mes remarques amicales dans le corps du récit, ci-dessus).

Le jokage : Fabienne me semblait tranquille, son explication du forum était on ne peut plus brève (je crois qu’elle a battu des records de durée, là ! ) : « vous êtes plutôt d’accord avec qui ? Elle ? Lui ? Alors, venez le ou la remplacer, pour que ça se passe mieux ».

Sur le premier remplacement, où deux spectateurs sont venus remplacer simultanément : celui qui ne voulait pas aider à la récolte de carottes, et celle qui voulait y aller, il me semble (ce n’est que mon avis) que les faire venir l’un aprés l’autre aurait mieux permis de « monter une gamme » d’arguments ?

Jouer les conséquences des propositions : il est évident qu’en deux jours, les participants n’y étaient pas prés. Parfois je m’attendais à ce que ça « clashe » ou que le ton monte. Comment faire ? La jokère ne peut évidemment pas jouer à la place des acteurs oppresseurs. Je me dis aprés coup, que la présence sur scène de l’autre animatrice (ici Farida) pourrait parfois soutenir l’acteur oppresseur et l’aider à « monter » un peu ?

Amicalement, JF Martel le 12 octobre 2020. Ce texte a été soumis à Fabienne et Farida le 4 oct, pour échanges et accord de publication, comme le prévoit la charte de notre liste de discussion qui précise notamment « ne pas parler du travail d’une personne avant d’avoir, au minimum, échangé avec elle » Vos remarques et questions sont les bienvenues. Nous joindre : jf.martel@orange.fr, farida.aouissi@gmail.com, fabienne.brugel@orange.fr