Inventé par Augusto Boal dans les années 1970 en Amérique latine, le théâtre de l’opprimé a pour objectif de conjuguer l’expression artistique avec un travail de réflexion collective sur le groupe et la société, en encourageant la participation et l’implication. Cette forme particulière de théâtre laisse entendre que son action peut avoir des répercussions dans le réel.
Sans chercher à déduire les conditions de son efficacité, l’analyse vise à comprendre ce que les personnes qui pratiquent le théâtre de l’opprimé cherchent à mettre en forme lorsqu’ils l’utilisent en prenant en compte le contexte socioculturel dans lequel cette mise en oeuvre s’inscrit. À partir d’une approche historique et comparative, la thèse présente l’étude de trois processus localisés : lors de la création en Amérique latine à travers les expériences d’Augusto Boal ; en France par le biais de différents groupes de théâtre de l’opprimé ; en Inde, au Bengale-Occidental, en s’intéressant aux équipes et aux comités qui constituent le mouvement du Jana Sanskriti. Partant de ces trois exemples, la thèse interroge l’utilisation d’une telle pratique dans des espaces et des contextes socioculturels dissemblables afin d’analyser tant les caractères disparates que les invariants présents dans le théâtre de l’opprimé à travers la pratique du théâtre forum. Elle conclut sur l’idée qu’il existe une intentionnalité commune aux différents praticiens qui est observable à partir de trois versants : au niveau du contenu général de la pratique, à l’échelle des relations mises en place et enfin, dans le pari qui est fait sur la capacité de cette pratique performative à promouvoir un processus de subjectivation chez les participants…
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