Théâtre Image: moi et le groupe

Théâtre Image : moi et le groupe.

 L’Image du rapport « du UN au Groupe »
On peut l’appeler aussi « moi et le groupe » ou « moi et le monde »… Par Nicole Charpail (groupe Miss griff ) missgriffassociation@hotmail.com
Technique proposée au cours de la rencontre du réseau TO des 6 et 7 avril 2019

      A priori (avant déclinaisons), il ne s’agit pas d’un groupe particulier, encore moins du groupe ici en présence. Il ne s’agit pas non plus d’une situation particulière (où les autres que moi ne constitueraient pas une masse), mais de la société en général, TOUS LES AUTRES que MOI.
Ici, « Le groupe » et « moi » sommes les deux prota – ou anta – gonistes.
Chercher à représenter l’image de la relation que j’ai, ou ressens, avec les autres en général, qui me semble récurrente. Depuis toujours, ou bien dans la période.
C’est un RESSENTI intérieur, donc plutôt « existentiel », je peux même trouver moi-même mon ressenti idiot ou exagéré, ou fantasmatique, c’est d’abord dans ma tête avant de savoir si c’est bien dans les faits. L’image peut donc être très positive ou le contraire, ou bien on n’en juge même pas mais seulement s’en étonne. (Je m’étonne que je me sente souvent dans ce type de rapport.)

Première phase :
-Je sculpte donc tous les participants qui me sont nécessaires, (ça peut être tous) le monde qui est dans ma tête, et je me mets moi-même en rapport avec le groupe. (en me sculptant).
-Même si tous ces autres ne sont pas exactement les mêmes, l’image doit clairement montrer que « eux » forment le groupe, et que « moi » suis seul en mon genre.
-Image fixe dans un premier temps (avant développements).
-On s’assure d’abord de la précision d’un rapport spatial. Suis-je au centre, suis-je en face, suis-je dedans, suis-je à part, etc.
-Les acteurs signifiants « les autres » ont bien sûr une attitude particulière (visages, gestes) entre eux, et vis à vis de moi, et moi aussi. (Le rapport est-il plutôt d’affrontement, de fusion, d’harmonie, de conflit ? Quelle place j’ai, quel rôle, etc.).
Dans cette première phase, il est fondamental de ne pas faire de jugements ni d’interprétations de ce que fait le protagoniste. C’est lui qui pense sa relation.Les seules remarques que l’on peut proposer de faire doivent rester d’ordre spatial et plastique pour aiguiser le regard sur la forme que prend ce rapport « d’un seul aux autres ».

Par la suite
O
n peut naturellement demander d’autres choses, plus précises, relativement à l’enjeu du travail prévu avec les gens.
– faire l’image d’un rapport au groupe qu’on voudrait changer (ce rapport me fait chier), puis du rapport qu’on souhaiterait dans l’idéal,
– traiter évidemment de rapports récurrents qu’on estime oppressifs,
– faire des images de rapports à des groupes toujours, mais dont on a le souvenir dans des contextes précis, chouettes, ou problématiques,
– faire des images relativement à des « groupes sociaux » qu’on choisit de traiter (en famille c’est plutôt comme ça, au travail, c’est plutôt comme ça, etc.)
– et on peut naturellement dynamiser et travailler sur ces images.
Comme dit précédemment, l’image de « moi » et le groupe » doit se différencier (dans l’entendement) clairement de l’image d’un rapport de « moi à 1 seul autre » (relation à deux), et de l’image d’un rapport à trois (ou 10), à savoir une situation à plusieurs personnages différents dans des relations différentes.
On peut donc avant ou après « l’image de moi et le groupe », travailler justement sur la création d’images de rapports « à deux » (chouettes ou problématiques), afin de chauffer les esprits pour aborder plus tard des images de situations précises à plusieurs personnages différents, puis évidemment sur celles où il y a cette fois injustice ou oppression.
L’image de « moi et le groupe », puis ses déclinaisons, permet (souvent) de mieux se représenter à ce que « je » veux faire aussi dans le monde actuel, quelle est ma singularité, (dont ma faiblesse, ma force, mes projections, etc.), et l’importance de MA responsabilité en tant qu’individu, qui que je sois.
C’est d’abord une représentation dont on accepte qu’elle soit « égocentrique » de nature, avant de remettre en question cet égocentrisme de posture.
QUI est d’ailleurs « le monde » pour moi ? Cela a permis souvent à des personnes de déterminer justement le contexte social précis où elles pouvaient et voulaient agir, qui ne restera pas justement « le monde en général », mais « des autres en particulier », et des autres également « singuliers ».
Relu le 2 mai 2019, Nicole Charpail. missgriffassociation@hotmail.com

Une réflexion sur « Théâtre Image: moi et le groupe »

  1. Nous avons pratiqué cette technique lors de la 12ème rencontre du Réseau. Voici nos retours et commentaires. (3 ou 4 personnes avaient construit et proposé leur Image au groupe).
    – cela permet de travailler son implication dans le groupe de vie de chacun.e, dans le groupe dans lequel on travaille, aide à sortir du « on » pour arriver au « je »,
    – aide à prendre conscience des différentes positions des personnages dans le groupe représenté, de faire émerger les conflits, aide à réfléchir sur notre façon d’être en relation avec le groupe, à sentir les différents regards, s’interroger sur les rôles sociaux : ceux qu’on se donne dans la vie et ceux qu’on ne veut pas forcément, de repérer des traits de caractère, de sentir comment je vis dans mon activité.
    – On pourrait aussi utiliser la technique des « bulles » : (comme dans les BD) qu’est-ce que dit, ou pense, chacun ? Et ensuite la TK « brisons l’oppression »
    – Utile aussi quand on hésite à aborder des trucs difficiles, on peut parler à des trucs idéaux
    – Intéressant aussi quand on précise que « ce n’est pas sur le groupe présent réellement »
    – Peut permettre de se rendre compte des différentes relations qui existent entre les personnages
    – J’ai pensé à l’exercice « prendre ma place » mais ici, sans discours, on peut aborder mon rapport au monde, le montrer, mais sans se dévoiler
    – Quand les personnes ne se donnent pas beaucoup d’importance, j’évite le commentaire verbal, je n’autorise QUE les remarques sur l’attitude (espace et corps).
    – L’exercice peut aider les gens à ressentir qu’ils ont une importance dans le monde.
    – Une alternative : susciter des commentaires du type : « ça me penser au jour où… »
    – Les gens peuvent ainsi commencer le jeu des souvenirs, en baignant dans des images différentes
    – Une progression possible : d’abord l’image de mon rapport au groupe, puis celle de mon rapport à l’autre
    Note : ces retours furent, pendant un moment, quasiment tous venus des hommes présents ! Alors que le groupe comptait 18 femmes et 5 hommes… Et Oui ! On a encore des efforts à faire…. Texte de JF à partir des notes de Marion.

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