Voyage dans le Réseau : A Nantes.
Le 1er octobre 2019, en ce début début d’automne, j’ai rendez-vous en fin d’après-midi à Nantes, au bar le bien nommé le 13 et 3, avec trois personnes du groupe « TO de Nantes ».
Ce groupe existe depuis… 23 ans déjà.
Membre fondateur du réseau TO, elles n’ont pas encore participé à une des rencontres du réseau, mais Claudine et moi nous sommes croisés lors des grands évènements de Naje. Je dis « elles », en parlant de leur groupe, car oui, en fait, c’est un groupe de femmes, sans que cela soit une décision et encore moins une exclusion ! Des hommes ont participé, Me dira Claudine, la plus ancienne, mais ils n’y sont plus. Pourquoi ? Mystère. Mais… elles se souviennent de certaines réunions non mixtes, dont les hommes avaient eu du mal à accepter le bien fondé… Claudine, retraitée de Jeunesse et Sports, est militante d’ATD quart monde, a travaillé souvent avec Naje. Avec Camille, le trentaine(?) comédienne, intermittente du spectacle, et Anita, institutrice en RASED, elle m’explique que toutes sont « militantes » au groupe TO. Tous leurs revenus personnels viennent d’ailleurs. « Militantes » précisent-elles, plutôt que « bénévoles ». Leur groupe se réunit un jeudi soir sur deux, et un samedi matin par mois. Je calcule : ça ferait environ 16h par mois, ou 4h par semaine. « et un peu plus, quand on approche d’un spectacle ». Justement : quels théâtre-forums montent-elles ? Bientôt, justement un TF créé et joué avec le DAL (Droit au logement). Préparé par 2 ou 3 membres, le projet a nécesité des interviews, puis a donné lieu à des impros, des créations, menées par ces 2-3 personnes. C’est leur mode de focntionnement habituel. Avant cela, elles ont travaillé, mais en interne, sans spectacle final, avec la CNT (le syndicat anarchiste) sur l’oppression des femmes au sein même du syndicat. Passionnant ! Une autre fois, elles ont monté un théâtre forum monté avec la CGT de leur collectivité territoriale. « mais, les demandes des institutions, souvent des demandes de prévention (drogue, violence, ou sexisme) ça ne nous intéresse pas ! « On est LIBRES : aucune dépendance financière, nous choisissons nos partenaires et nos sujets, souvent en lien avec nos propres engagements ». « Si le groupe demandeur a un peu d’argent, celui-ci servira à rembourser nos frais, nos déplacements, et à se payer des stages de formation au TO ». (Elles font venir Fabienne de Naje de temps à autre) mais… personne du groupe n’est payé.
Leur local : « nous avons longtemps été dans un local militant, avec beaucoup d’autres groupes très activistes. Mais dès ce mois ci, après décision collective, (nous sommes 8 environ) nous déménageons pour nous installer dans le Centre Social d’un quartier populaire : Bellevue ».
Quand à l’animation du groupe, Claudine, la plus ancienne, n’est pas toujours la jokère des spectacles, ni l’animatrice des séances de création. Elles choisissent à chaque fois : qui en est capable et en a envie ? « Nous travaillons aussi sur notre propre fonctionnement associatif : récemment, nous avions réfléchi à notre association, en trois sous-groupes homogènes en ancienneté ! (et pas en âge). Ce fut fort bénéfique ».
Leur contact : Anita Coué anita.coue@orange.fr La description de leur groupe : sur notre site reseau-to.fr à l’onglet « les groupes du réseau ».
propos recueillis par JF Martel 06 85 54 99 68