Rencontre du réseau TO N°15 à Loguivy-Plougras, les 23 et 24 avril 2022.Nous étions une vingtaine (liste à la fin du CR) préparation, animation : Jean-François (Et Toc!), Cyprien (L’attelage) Marilableu (Folies passagères).
SOMMAIRE:
1ère partie: présentation, jeux, nos attentes, histoire et connaissance de notre réseau TO. pages1 et 2
2èmepartie : « le privilège blanc » Intervention de Saïd Bouamama (texte séparé)
3ème partie: les scènes montées au cours du week-end, nos débats. pages 3 et 4
4ème partie: les jeux et exercices pratiqués ce week-end, à partager. page 5
5ème partie : AG statutaire, membres, site, (p6) bureau, prochaine rencontre, listes. (p7)
Sur fond jaune : propositions et décisions. Et (entre parenthèses et en italique : notes du rédacteur)
PREMIERE PARTIE : REFLEXIONS SUR NOS BESOINS, SE PRESENTER
1) Nos besoins : Joie, écoute, attention même au non verbal.
2) Partager les tâches, ½ journée par ½ journée :
prendre des notes,
être bergèr.e – oreille (disponible pour porter une parole dans le collectif si besoin)
répartir la parole.
3) Nos attentes pour le week-end. 3 petits groupes proposent :
travailler sur le privilège blanc,
se rencontrer et échanger,
faire et entretenir des liens,
partager des expériences,
ne pas oublier les pauses, le tout dans la convivialité. !
PRESENTATION COLLECTIVE DE NOTRE RESEAU (en 6 points)
Jeu de l’escargot de la connaissance: Ceux et celles qui en connaissent le moins commencent à dire à haute voix ce qu’ils savent du réseau, puis les « un peu moins nouveaux » puis… au fur à mesure, on accumule des informations, sans que les « sachants » monopolisent la parole !
1) Généralités :
– On se réunit 2 fois par an.
-On invite parfois des intervenant·es extérieur·es
-Certains groupes proposent des résidences, des formations
-Les groupes adhérents cotisent
-Un groupe, une voix
-Nos valeurs : lutte contre les oppressions, échanges entre praticien·nes, coopération et non concurrence.
-Nous faisons parfois des rencontres en visio, notamment durant le confinement.-Nous sommes en relation avec des groupes de T.O à l’étranger : groupes de Liège, de Guyane, de Suisse, d’Italie.-Nous souhaitons des transmissions : des plus anciens aux plus nouveaux, (et réciproquement !)
2) Nos outils de communication :
-notre liste de diffusion-discussion (136 adresses) où chaque abonné·e peut écrire.
notre site internet : c’est notre vitrine extérieure et intérieure. Il présente les actions et réflexions des groupes, nos thèmes, nos résumés, nos exercices… La rubrique « voyages dans le réseau » fait profiter tout le monde des visites chez les copains.
3) Notre fonctionnement
– Un bureau, (pas de CA), qui peut prendre des décisions urgentes (rares) en l’absence d’AG.- -Tout le monde peut prendre des initiatives au sein du réseau.
– Nous tenons à une gestion collective, horizontale : notamment par l’agenda et la liste des membres sur le site, qui permettent l’appel de membre à membre (transmission, questionnements, réponses, soutien sur le contenu, entraide).
– Les demandes et propositions d’aide existent, notamment la mise en commun de techniques, d’images dites « projetées », le partage de scènes existantes.
– Nous proposons des séances d’analyse de pratique en visio (initiative prise par un groupe) La prochaine : jeudi 30 juin de 18h30 à 20h30 lien :https://meet.jit.si/reseautoapp
4) La Création du réseau TO
-Le réseau nous permet de nous démarquer d’autres réseaux existants.
-Dans notre réseau, nous avons une vision commune, notamment à propos de l’oppression, de l’existence d’oppresseurs, contrairement à d’autres réseaux qui tendent à réduire les conflits à des questions de communication.
-La création du réseau a eu lieu en 2013, 15 ans après l’explosion du Centre du Théâtre de l’Opprimé d’A. Boal de Paris. L’idée a ensuite mûri lors de rencontres de théâtre forum à Strasbourg, et à Lille, notamment autour du Potimarron, de TOP !, de Naje (et d’autres).
5) Pour rentrer dans le réseau :
-Un groupe est en accord avec nos valeurs, quelqu’un·e du réseau a vu un spectacle ou une intervention du groupe, le groupe se présente à une rencontre du réseau.
– Comment sort-on du réseau ? Certains sont partis. Le réseau n’a jamais demandé à un groupe de partir, mais après un an sans signe de vie, ni cotisation malgré les rappels, ce serait possible.
6) Y-a-t-il eu un festival de TO en France ?
Un festival international en 1991 à Paris-Massy, avec Boal, puis des festivals d’initiative régionale (Notamment ceux organisés par le Potimarron, et TOP!)Organiser un festival du réseau ? L’idée a été évoquée plusieurs fois, mais on n’a pas encore eu la réflexion sur les buts, les moyens, la faisabilité.
LES GROUPES :
Sept groupes sont présents, dont deux nouveaux groupes qui se présentent.
Matières vivantes : Fanny y est en stage. Le groupe se situe « plutôt » dans la Drôme. Travaille sur le consentement dans la danse, intervient partout en France lors des festivals, un peu dans des écoles, et mène des stages. 3 personnes dans le noyau dur, dont Manou qui vient de Et Toc ! et des bénévoles.
Le double des clés : vient de prendre contact avec le réseau. Implanté à Paris et… à l’autre bout du pays : Dans la vallée de la Roya. Plusieurs activités, danse, éduc pop, théâtre de ‘opprimé.
Les groupe qui ne le font pas régulièrement sont invités à donner leurs dates, écrire quelques lignes sur leur actualité et à communiquer leurs thématiques de travail.
2ème partie: texte sur la conférence-débat de Saïd Bouamama sur le privilège blanc,
.voir à la fin du CR (texte de 6 pages)
3ème partie
Mise en pratique de nos réflexions sur LE PRIVILEGE BLANC : scène A, scène B,
C) nos débats : violences conjugales et de genre, la non binarité, les mouvements sociaux…
A) une scène de forum « racisme » où un problème se pose :
Ce jour là, au cours du forum, quelqu’un dit «« de toutes façons le racisme anti-blanc, ça existe aussi ». La jokère fait comme si elle n’avait pas entendu.
Que faire ? Et surtout « QUI » peut faire quelque chose ?
Evidemment les remplacements vont dans le sens de dire, d’une manière ou d’une autre qu’il s’est passé quelque chose ! Ensuite ?
Renvoyer à la définition du racisme ? Insister sur la notion de hiérarchie et de pouvoir ?
Mais le modèle contient-il des personnages qui peuvent intervenir en ce sens ?
B) Un autre groupe a improvisé une scène sur « le vote »
2ème tour des présidentielles aujourd’hui ! Rappel : hier Saïd demandait si le luxe de ne pas voter entre Macron et Le Pen serait à ranger dans les « privilèges blancs » ? Les blancs seraient en effet bien moins exposés que les migrants racisés si l’extrême droite venait au pouvoir.
3 images successives.
1ère : « Avant le vote » : analyse des personnages. Le public est invité à placer une phrase dans la bouche d’un personnage, éventuellement à le rempalcer (en restant fixe)
- Recours à l’histoire, analyse historique : rappel des circonstances de la montée au pouvoir d’Hitler, et de son arrivée par les urnes…
- Demander aux personnes qui ne peuvent pas voter leur intention de vote.
2ème : « Pendant le vote » (même travail)
3ème : « Les résultats » : dans l’image, Le Pen a gagné les élections, la police a pris du pouvoir.
Proposition de la jokère, et long débat : aller montrer ces trois images ?
devant le bureau de vote de Loguivy-Plougras ? Ou dans un autre village ? On questionne cette idée de théâtre d’intervention directe et immédiate, son utilité, les conditions de faisabilité.
Décision : pas d’action cette fois, mais réfléchissons à des actions collectives au nom du réseau
C) trois débats à partir des réflexions notées sur des fiches tout le long du week-end.
Dimanche après midi, nous retenons les sujets suivants :
-la non binarité (de genre) au sein du TO
-le travail avec des ONG
-quand le public d’un forum est différent des opprimé·es
-TO et mouvements sociaux
-partager des expériences originales
…Finalement, trois groupes se forment. Retours de leurs discussions.
– 1) Travailler avec des auteurs de violences conjugales :
travailler avec le langage non verbal. (Nota : qui l’a déjà fait dans le réseau ? Voir aussi le document d’Olivier -en anglais- sur son travail avec les auteurs de violences de genre).
-2) TO et mouvements sociaux le réseau pourrait-il aider les groupes à être plus présents ?
– Souvent il faudrait intervenir « en temps réel » dans les mouvements sociaux, et nous n’avons pas le temps. Pourtant, des actions déjà menées par des groupes pourraient être reprises par d’autres Quelques exemples :
-Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis en grève, il y a 2 ans, comment les soutenir ? Un groupe au moins (Féminisme enjeux) avait un théâtre forum sur le sujet, comment aurait-il pu servir à populariser cette lutte ?
-La loi travail : TOP ! avait créé une scène, jouée des dizaines de fois dans la rue, sur les marchés, etc… Comment le réseau aurait-il pu s’en emparer ?
-Il y a longtemps Naje avait créé « les impactés » lors des suicides qui ont suivi la restructuration de France -Télécom, et une scène pour les Fralib (les ouvrières qui montent uen SCOP)…
– Le forum diffusable de TOP ! sur les Sans Papiers…
Comment mutualiser nos efforts ?
3) Dans nos théâtre forums contre le sexisme, comment sortir de la binarité ?
-Qui on remplace ? Comment on nomme les personnes ?
-Faire confiance à l’intelligence du public pour sentir si le remplacement est crédible ou pas (nota : au joker aussi de solliciter cette intelligence collective)
-Quelqu’un vient sur scène et est capable de renverser la situation
Exemple type : un homme prend la place d’une femme victime et « s’en sort ». Pour ne pas générer du mal être, le ou la jokère doit être vigilant·e et nommer ce qui vient de se passer (ici, « adopter les codes et les manières de la virilité »)
-Le comédien oppresseur a aussi sa part à jouer :
(par exemple jouer comme s’il était face à l’identité réelle du spectateur sur scène, et pas face à la « fausse » identité qu’il prétend incarner).
-Rappeler à la personne qui vient remplacer l’opprimé·e qu’elle doit évaluer sa légitimité. Tu as à dire sur cette question ? Tu es concerné·e ? Tu t’identifies ? Tu te sens « allié·e » ? )
-Autoriser un homme à remplacer une femme ?
cela peut lui permettre de « se mettre à la place de »… Si cela peut être un exercice intéressant pour quelqu’un du groupe oppresseur, c’est à discuter ! !Notamment à propos des conditions nécessaires pour que ce soit réalisable…)
– Enoncer au début « on va d’abord laisser les personnes les plus proches de notre opprimée venir sur scène » ou : « les personnes qui pourraient se retrouver dans cette situation ».
– Au sein de nos groupes : inviter des personnes queer, apprendre à mieux se connaître, ne pas considérer le genre comme immuable.
fin de la partie 1